Seules 8 % des vapoteuses à système ouvert pourraient survivre à la mise en place de la nouvelle réglementation américaine. 85 % des petites entreprises se retrouveraient en difficulté.

Les petites entreprises sur le point de disparaître

Il y a plus de 2 ans, nous rédigions un article destiné à tout savoir sur la Premarket Tobacco Application (PMTA), nouvelle législation américaine dont la principale mesure était la mise en place d’une interdiction de la vente de tout produit du vapotage n’ayant pas été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA). Ce papier, à l’origine baptisé pourquoi la vape indépendante va mourir en 2021, alertait sur les dangers de cette nouvelle régulation, notamment en pointant du doigt le coût exorbitant des recherches à mener afin de compléter une demande d’autorisation de vente en bonne et due forme. Un coût qu’une grande majorité des petits fabricants de vape ne pourrait pas supporter, puisque celui-ci se chiffre en centaines de milliers, voire millions de dollars.

Aujourd’hui, 764 jours après la publication de cet article, et quelques semaines suite à la publication par la FDA de la liste de produits pour lesquels une PMTA a été soumise, la société Ecig Intelligence livre un rapport sur l’état des demandes réalisées par l’industrie du vapotage.

Après avoir analysé la liste des 6 millions de demandes envoyées à l’agence gouvernementale, la société présente l’infographie ci-dessous.

Comme le montre le graphique, la grande majorité des produits de la vape pour lesquels une demande d’autorisation de mise sur le marché a été réalisée concerne les disposables, c’est-à-dire les produits jetables. Viennent ensuite les cigalikes, ces petites cigarettes électroniques ayant connu leur essor entre les années 2003 et 2009, dont les performances aujourd’hui semblent pour la plupart ridicules par rapport à d’autres produits plus évolués.

En général, les produits jetables et les cigalikes proviennent de grandes entreprises tels que les fabricants de tabac, tandis que les systèmes ouverts sont produits par de petites entreprises spécialisées.<span class="su-quote-cite">Extrait du rapport d'Ecig Intelligence</span>

Les systèmes ouverts, eux, généralement plébiscités par les vapoteurs plus expérimentés, ne représenteraient que 8 % des demandes. En cause, le fait que beaucoup de ces e-cigarettes sont fabriquées par de petites entreprises n’ayant pas les moyens financiers d’entreprendre les démarches nécessaires à la potentielle autorisation de mise sur le marché de ce qu’elles produisent.

Cela peut indiquer le découragement des entreprises n'appartenant pas à l'industrie du tabac à demander une PMTA.<span class="su-quote-cite">Tim Phillips, directeur général d'ECigIntelligence</span>

Comme l’indique Ecig Intelligence, quand bien même tous les systèmes ouverts pour lesquels une demande a été faite seraient acceptés [N.D.R. ce qui est très peu probable], cette disparité entre les produits implique qu’environ 85 % des marques proposant des box, clearomiseurs, drippers et autres atomiseurs, devraient disparaître du marché.

Au Royaume-Uni, pays qui met particulièrement en avant la cigarette électronique comme outil pour arrêter de fumer, et dont le taux de tabagisme n’a cessé de diminuer au cours des dernières années, une récente étude (1) révélait que près de 55 % des vapoteurs utilisent un produit au système dit ouvert. Si la majorité d’entre eux disparaît aux États-Unis, l’efficacité de la vape en tant qu’outil de sevrage tabagique pourrait être sérieusement compromise.


(1) Tattan-Birch, H., Brown, J., Shahab, L. et al. Trends in use of e-cigarette device types and heated tobacco products from 2016 to 2020 in England. Sci Rep 11, 13203 (2021). https://doi.org/10.1038/s41598-021-92617-x

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