La sentence est finalement tombée. Les arômes seront désormais interdits dans les e-liquides destinés à être utilisés avec des pods. Une mesure qui a pour but de lutter contre le vapotage des plus jeunes, tout en offrant aux adultes la possibilité de pouvoir continuer de profiter de la vape dans les (presque) meilleures conditions.
Appliquer la loi pour protéger les jeunes
Pour Alex Azar, Secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, cette nouvelle mesure mise en place par le département de la santé des USA (HHS) qu’il dirige, est justifiée :
« Les États-Unis n’ont jamais vu une épidémie de consommation de substances se déclarer aussi rapidement que l’épidémie actuelle de consommation d’e-cigarettes chez les jeunes. Le HHS adopte une approche globale et agressive pour faire appliquer la loi adoptée par le Congrès, en vertu de laquelle aucune e-cigarette n’est actuellement commercialisée légalement ».
La loi dont parle le secrétaire est naturellement celle du 8 août 2016, date à laquelle la FDA a été désignée comme responsable des produits du vapotage, et à laquelle il a été décidé qu’aucun produit de la vape ne pourrait être lancé sur le marché américain, sans avoir reçu au préalable, son approbation. Une approbation pouvant prendre la forme d’une Substantial Equivalence (SE), d’une Modified Risk Tobacco Product (MRTP), ou d’une Premarket Tobacco Application (PMTA).
Mais si cette loi existe depuis plus de 3 ans maintenant, il est utile de rappeler qu’elle n’a jusqu’à présent jamais été appliquée par la FDA. Un manquement à ses obligations qui vaut d’ailleurs à l’organisme fédéral, d’être régulièrement attaqué par divers hommes politiques et autres organisations de santé.
Cependant, pour le HHS, cette interdiction des e-liquides sucrés pour les pods représente justement la première phase d’application de cette loi :
« En accordant la priorité à l’application de la loi contre les produits les plus utilisés par les enfants, notre action d’aujourd’hui vise à établir un juste équilibre en matière de santé publique en maintenant les e-cigarettes comme une rampe d’accès potentielle pour les adultes qui utilisent du tabac combustible, tout en s’assurant que ces produits n’offrent pas une rampe d’accès à la dépendance à la nicotine pour nos jeunes » a ainsi précisé A. Azar.
Les fumeurs n’ont pas été oubliés
Une interdiction des arômes dans le vapotage n’est jamais une bonne chose. En effet, plusieurs études ont d’ores et déjà démontré qu’ils jouaient un rôle primordial dans la réussite du sevrage tabagique grâce à la cigarette électronique. Ce que rappelait notamment la Vapor Technology Association (VTA) lors de sa récente rencontre avec le Président des Etats-Unis.
Cette nouvelle législation suit ainsi une logique précise.
En interdisant les e-liquides sucrés pour les systèmes fermés uniquement, que la FDA juge trop simple à « utiliser » et à « dissimuler » par les mineurs, les USA laissent aux fumeurs la possibilité de profiter des arômes par d’autres biais :
« Nous pensons que cette politique établit un équilibre entre l’urgence avec laquelle nous devons faire face à la menace pour la santé publique que représente l’utilisation des produits de la vape par les jeunes et le rôle potentiel que les e-cigs peuvent jouer pour aider les fumeurs adultes à passer complètement du tabac combustible à une forme de livraison de nicotine potentiellement moins risquée » explique ainsi Stephen Hann, nouveau commissaire de la Food & Drug Administration.
L’organisme fédéral a cependant prévenu. S’il observe une augmentation de la consommation d’e-liquides tabac ou menthol pour systèmes fermés par les plus jeunes, il prendra des « mesures supplémentaires » afin de la contrôler.
Finalement, si par le biais de cette législation, les vapoteurs américains semblent avoir échappé au pire, le couperet de la mise en place de la PMTA obligatoire pour tous les produits de la vape, dès le mois de mai prochain, continue de poser question quant à la possibilité de survie du vapotage dans le pays.
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