Véritable cœur du clearomiseur, la résistance permet, grâce à son fil résistif et sa matière absorbante, de chauffer le e-liquide afin de le transformer en vapeur. Pour continuer dans nos guides dédiés au fonctionnement d’une cigarette électronique nous avons disséqué pour vous l’un de ses organes essentiels.
La pièce qui chauffe l’e-liquide
Depuis l’industrialisation de la cigarette électronique par Hon Lik, le principe technique de la vaporisation n’a guère changé. Logées à l’intérieur d’une cartouche, les premières résistances, qui équipaient les modèles de cigarette électroniques type cigalikes, utilisaient déjà un fil résistif en Kanthal entouré d’une matière absorbante, le plus souvent en fibre de verre ou en mousse synthétique. Aujourd’hui, si les matériaux ont évolué, le principe reste le même.
Pour la petite histoire des mèches de résistances, nous pourrions simplifier la chronologie de la manière suivante :
- 2009 : bourre en perlon, coton cardé, fibre de verre
- 2011 : fibre de silice, mesh
- 2012 : coton Fonty, coton bio
- 2014 : Cotton Bacon, Fiber Freaks*
Il existe aujourd’hui différents type de métal pour la fabrication des fils résistifs. En plus du traditionnel Kanthal, on trouvera désormais sur le marché des résistances faites en nickel-chrome, inox ou encore titane afin de permettre au Mod de gérer, entre autre, un contrôle de la température ou une meilleure conductivité entre la batterie et la résistance.
Les valeurs résistives de ces fils de métal tendent à baisser de plus en plus. Il est très fréquent de nos jours d’utiliser des résistances en dessous de 1 ohm, une valeur qui a baissé de moitié depuis 2009, et qui a conduit à donner l’appellation “subohm” (en dessous de 1 ohm) à ce type de résistance. Cette tendance s’explique par une “course au nuage” qui a orienté le marché vers la production d’atomiseurs de plus en plus performants. En effet, plus la résistance est basse, plus elle chauffe vite et fort, vaporisant ainsi une plus grande quantité de e-liquide favorable à la création d’une vapeur plus dense. Cette rapidité et cette puissance de chauffe nécessitent en revanche une alimentation en e-liquide plus importante, et donc une matière absorbante efficace pour entourer la résistance et la maintenir correctement hydratée.
Conséquence directe des atomiseurs équipés de basses résistances et d’appareils délivrant de fortes puissances, la diffusion de nicotine dans la vapeur se trouve également augmentée. Le marché du e-liquide s’est alors lui aussi adapté avec la popularité des taux de nicotine relativement faibles (0, 3 ou 6 mg/ml).
Du côté de la matière absorbante dont le rôle est de retenir le e-liquide dans la résistance, les matériaux ont également subi des modifications. Exit la mousse synthétique des premiers cartomiseurs, la plupart des résistances d’aujourd’hui utilisent de la fibre végétale (type coton) dont la très haute capillarité permet d’alimenter l’atomiseur en e-liquide de manière plus importante. L’apparition de système en céramique en remplacement du coton connait également une certaine croissance.
Fonctionnement d’une résistance
Utilisation d’une résistance
Puisqu’elle est directement en contact avec le e-liquide et qu’elle est soumise à des variations de température très importantes, la résistance d’une cigarette électronique aura une durée de vie limitée.
Il est important d’utiliser des résistances qui soient adaptées à votre matériel (votre box Mod par exemple). En dehors de la nécessité évidente de compatibilité (les fabricants d’atomiseurs produisant généralement des résistances uniquement compatibles avec leur propre matériel), il est primordial d’ajuster la puissance de votre cigarette électronique à la valeur de fonctionnement optimal du modèle de résistance que vous utilisez (reportez-vous à la notice d’utilisation de votre matériel).
Le tableau ci-dessous indique la puissance de la vape en fonction de la résistance et de la tension générée par le mod. Les mods électroniques ont l’avantage de réguler eux mêmes la puissance et d’effectuer ces calculs à votre place.
Puissance en fonction de la tension (V) et de la résistance (Ω)
0,5 Ω | 0,8 Ω | 1,0 Ω | 1,2 Ω | 1,5 Ω | 1,8 Ω | |
---|---|---|---|---|---|---|
3,3 V | 21,8 W | 13,6 W | 10,9 W | 9,1 W | 7,2 W | 6 W |
3,5 V | 24,5 W | 15,3 W | 12,3 W | 10,2 W | 8,2 W | 6,8 W |
3,7 V | 27,4 W | 17,1 W | 13,7 W | 11,4 W | 9,1 W | 7,6 W |
4,0 V | 32 W | 20 W | 16 W | 13,3 W | 10,6 W | 8,8 W |
4,3 V | 37 W | 23,1 W | 18,5 W | 15,4 W | 12,3 W | 10 W |
4,5 V | 40,5 W | 25,3 W | 20,2 W | 16,9 W | 13,5 W | 11,2 W |
4,8 V | 46 W | 28,8 W | 23 W | 19,2 W | 15,4 W | 12,8 W |
5,0 V | 50 W | 31,2 W | 25 W | 20,8 W | 16,7 W | 13,9 W |
Important : : plus votre résistance chauffe (tension élevée) et plus le e-liquide peut se dégrader. Si la vapeur d’une cigarette électronique offre à l’utilisateur fumeur une réduction des risques face au tabac fumé, il est important de garder en mémoire que la vapeur peut néanmoins contenir des composés potentiellement nocifs pour la santé (notamment des aldéhydes), et ce d’autant plus lorsque que le e-liquide chauffe beaucoup et que la résistance est mal alimentée en e-liquide. Nous vous conseillons ainsi de ne pas trop faire chauffer votre résistance, d’espacer les bouffées, et de toujours bien veiller à ce que votre résistance soit toujours bien hydratée en e-liquide.
Quand changer sa résistance ?
Pour savoir quand changer sa résistance le plus simple est de rester attentif au ressenti lors de l’utilisation. Si votre e-liquide habituel perd de sa saveur, que la saveur générale de la vapeur commence à se rapprocher d’un goût de brûlé ou que la vapeur vous parait plus sèche que d’habitude, il est surement temps de changer votre résistance.
L’inspection visuelle de la résistance est également une bonne méthode pour s’assurer que cette dernière ne soit pas trop encrassée. En effet, par un phénomène que l’on appelle l’effet Maillard, le e-liquide en se chauffant va subir une dégradation et produire des résidus foncés à la surface de la résistance. Malheureusement selon le type de résistance utilisée, cette inspection visuelle est parfois impossible à réaliser puisque le fil résistif et le coton ne sont pas visibles à l’œil nu. Il faudra alors compter sur ses papilles pour détecter une résistance fatiguée. En cas d’utilisation quotidienne, changer sa résistance tous les quinze jours, voire moins, nous parait être une moyenne assez cohérente.
Les questions fréquentes sur les résistances
Voici ci-dessous la liste des questions fréquemment posées au sujet des résistances pour cigarette électronique. Si vous ne trouvez pas réponse à vos questions, n’hésitez pas à laisser votre question dans la zone de commentaire plus bas.
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*Fiber Freaks, société française, a annoncé sa fermeture fin 2016. En 2018, la marque a fait son retour sous le nom de Fiber n’Cotton.