Le rédacteur en chef du magazine 60 millions de consommateurs regretterait-il la panique qui a plané hier sur la cigarette électronique et dont il est à l’origine ?
Interviewé en fin de journée sur France Inter dans le journal d’Angélique Bouin, Thomas Laurenceau (rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs) modère ses propos quant au profil toxicologique de l’e-cigarette et la formule qu’il emploie laisse sous entendre une certaine fatigue : “Oui, oui, mille fois oui, il vaut mieux vapoter que fumer une cigarette.”
Nous voilà rassurés.
Quand le rapport de l’OFT (qui stipule que la cigarette électronique ne contiendrait pas des taux d’agents cancérogènes significatifs) est mis en opposition aux trouvailles alarmistes de sa rédaction, monsieur Laurenceau met en avant la modernité de son équipement : “[Avant] on ne savait pas très bien mesurer ces vapeurs car les machines n’existaient pas“.
Je pense que l’ensemble des vapoteurs français qui suit plus ou moins l’évolution de la connaissance scientifique sur la cigarette électronique a très hâte de découvrir la méthode “inédite” que le magazine 60 a su concocter pour analyser, en première mondiale, cette vapeur apparemment si pernicieuse.
Les composés mis en cause hier dans la dangerosité de la vapeur (acroléine, formaldéhyde, métaux lourds) ne sont pas nouveaux et ont depuis longtemps soulevé l’importance des protocoles expérimentaux dans les études. L’atomiseur d’une cigarette électronique étant composé d’une résistance, la chaleur qu’elle peut dégager fera toute la différence dans la détection d’agents irritants, toxiques ou cancérogènes lorsque la température du e-liquide se mettra à augmenter.
Le docteur Farsalinos l’a maintes fois rappelé : dans un cadre expérimental, faire fonctionner une cigarette électronique dans des conditions réelles d’utilisation demande de bien connaitre le comportement des vapoteurs. Chacun sait qu’une utilisation trop intensive (bouffées répétées dans un laps de temps très court) ne produit pas un bon rendu en bouche. La bonne alimentation en e-liquide de l’atomiseur reste enfin le second élément indispensable à contrôler lorsque l’on prétend étudier la vapeur que dégage une ecig. Autant d’éléments que l’on espère retrouver dans le détail de l’étude du magazine.
Un vapoteur accuse le magazine 60 millions de consommateurs de faire de la désinformation
Parmi les nombreuses réactions qui ont suivies le tapage médiatique d’hier, il faut souligner celle de “Vulgus Pecus Vapotus”, un toulousain qui n’a pas la langue dans sa poche et qui possède très clairement un joli sens de l’argumentation. Son post d’hier soir dans lequel il s’insurge contre le magazine, est en train de créer un petit buzz sur internet.
Ce vapoteur de 55 ans a eu la gentille attention de m’envoyer son texte hier soir, mais je préfère de loin citer le temple de la vapote communautaire en guise de source, au lieu de copier/coller ici ses propos.
Je rappelle enfin que les professionnels du secteur, très souvent décriés comme des vendeurs de gadgets mensongers, se sont pour certains organisés dans une association structurée, le CACE. J’invite les vendeurs qui ne seraient pas encore membres de cette association à le devenir afin de montrer aux autorités, médiatiques comme gouvernementales, que vendre des cigarettes électroniques est une activité sérieuse et responsable. Pour le consommateur, la porte de l’AIDUCE reste sans aucun doute l’endroit où frapper si l’on veut défendre ses intérêts de vapoteur citoyen.