L’association de défense de la vape parle d’un document dont les conclusions sont contraires à ce qu’a pu démontrer la science jusqu’à présent.

Un rapport victime d’un « défaut fatal »

En septembre 2020, le Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks (SCHEER) rendait son rapport préliminaire commandé par la Commission européenne, à propos du vapotage. Destiné à éclairer la commission dans le cadre de la prochaine révision de la TPD, celui-ci présentait des conclusions inquiétantes pour l’avenir du vapotage en Europe. Quelques jours après sa parution, l’European Tobacco Harm Reduction Advocates (ETHRA) appelait les vapoteurs du monde à faire entendre leur voix afin de contrer un document qu’elle jugeait « fortement biaisé » et comportant de « graves lacunes ». 7 mois plus tard, en avril dernier, le SCHEER publiait la version finale de son rapport dont les conclusions semblaient toujours aussi éloignées de la réalité. Il y a quelques jours, l’ETHRA a publié un communiqué de presse en réaction à cette parution.

Nous espérions que le comité avait écouté, et que l'avis final tiendrait compte de nos soumissions, mais nous sommes grandement déçus !<span class="su-quote-cite">European Tobacco Harm Reduction Advocates</span>

Dans sa déclaration, l’association de défense du vapotage indique que bon nombre des problèmes mis en évidence dans le rapport préliminaire n’ont pas été traités de manière adéquate, voire complètement ignorés. L’ETHRA note que le comité scientifique a exagéré les dommages potentiels causés par la cigarette électronique, et que l’accent a été mis sur l’initiation au vapotage chez les jeunes plutôt que sur le sevrage tabagique chez les adultes. En revanche, comme elle le souligne, cet angle de traitement avait été souhaité par la Commission européenne, qui avait expressément demandé au SCHEER « de se concentrer uniquement sur les impacts sur la santé par rapport aux non-fumeurs ». Pour l’association, ce manquement représente le « défaut fatal » du rapport.

En ce qui concerne le rôle des e-cigarettes dans le sevrage tabagique, le SCHEER a conclu que les preuves étaient faibles. Cette conclusion est contraire aux preuves issues d'enquêtes nationales, de données d'observation, d'essais de contrôle randomisés et de l'expérience vécue de millions de fumeurs à travers l'Europe.<span class="su-quote-cite">European Tobacco Harm Reduction Advocates</span>

En effet, de nombreuses études ont démontré à plusieurs reprises que le vapotage aide à arrêter de fumer. Récemment, le célèbre institut Cochrane s’est penché que plus de 50 études à ce sujet, pour arriver à la conclusion que la cigarette électronique est près de deux fois plus efficace pour arrêter de fumer que les autres substituts nicotiniques tels que les patchs ou les gommes à mâcher.

Les preuves d'un effet de passerelle ont été ramenées de fortes à modérées. Cependant, la majorité des données utilisées pour le rapport proviennent des États-Unis.<span class="su-quote-cite">European Tobacco Harm Reduction Advocates</span>

L’un des autres problèmes soulevés par l’ETHRA concerne le fait que même si le rapport souligne que les données américaines peuvent ne pas pouvoir s’appliquer à l’Europe, celles-ci ont tout de même été utilisées afin de rédiger ses conclusions.

« L’évaluation des risques ne compare pas les risques relatifs avec le tabagisme, l’évaluation de l’efficacité pour le sevrage tabagique ignore les données essentielles de l’UE, et la discussion sur les arômes manque de tout semblant d’équilibre en négligeant d’examiner l’importance des arômes pour les adultes », conclut l’association, qui appelle désormais à redoubler d’efforts pour « éduquer les politiciens et les décideurs politiques ».

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