Le dernier rapport de l’OMS montre que les mineurs vapotent désormais plus qu’ils ne fument. De quoi inquiéter l’organisation.

Moins de fumeurs, plus de vapoteurs

Il y a quelques semaines, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié les résultats de son enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC). Réalisée tous les quatre ans, celle-ci a pour objectif de monitorer la consommation de diverses substances (tabagisme, cigarette électronique, alcool et cannabis) chez les jeunes âgés de 11, 13 et 15 ans parmi 44 pays et régions d’Europe, d’Asie centrale et du Canada. Ce rapport, dont les données sont issues de l’enquête réalisée durant les années 2021 et 2022, montre que l’usage du vaporisateur personnel a désormais dépassé la consommation de cigarettes de tabac.

Chez les jeunes de 11 ans, garçons et filles confondues, ils étaient 2 % à déclarer avoir fumé au moins une cigarette au cours des 30 derniers jours, et 2,5 % à avoir vapoté. Pour ceux de 13 ans, ils étaient 5,5 % à avoir fumé et 9 % à avoir vapoté, tandis que les adolescents de 15 ans étaient 15 % à avoir fumé au moins une cigarette au cours du mois dernier, et 19,5 % à avoir vapoté au moins une fois. 

L’utilisation d’un produit moins dangereux plébiscitée 

Les six premières lignes représentent les taux de tabagisme chez les jeunes. Les six dernières, les taux de vapotage.

Une fois de plus, l’OMS n’hésite pas à présenter ces chiffres comme étant mauvais. Elle note qu’une attention particulière devrait être portée au sujet du vapotage et recommande « de l’interdire ou de le réglementer fortement », car la cigarette électronique « est principalement commercialisée auprès des jeunes ». L’organisation ajoute que des efforts devraient être faits pour « réduire leur disponibilité pour les jeunes en interdisant les publicités, les promotions et les arômes »

Cette position antivape se retrouve également dans la manière même de présenter les chiffres. Si l’OMS n’hésite pas à citer les données de l’enquête précédente afin de précisément quantifier l’augmentation du nombre de jeunes vapoteurs, elle reste beaucoup plus évasive concernant le tabagisme et se contente d’indiquer qu’elle constate « une diminution du nombre de cigarettes fumées au cours de la vie ». Il faut donc consulter les nombreuses annexes jointes au rapport pour obtenir des chiffres précis afin de pouvoir les comparer avec le rapport de l’enquête précédente. On y découvre notamment que le tabagisme des jeunes de 15 ans est passé de 28 % en 2018 à 25 % en 2022, soit une diminution de près de 11 %

La prévalence croissante de l'utilisation de la cigarette électronique pose un problème de santé publique important en raison des risques potentiels pour la santé qu'elle comporte, en particulier pour les jeunes.<span class="su-quote-cite">Extrait du rapport</span>

Des chiffres qui pourraient démontrer que non seulement, les jeunes sont désormais plus nombreux à consommer de la nicotine par le biais du vapotage, produit reconnu par une large partie de la communauté scientifique comme étant moins dangereux pour la santé que le tabagisme, mais qu’en plus, ils seraient de moins en moins nombreux à essayer la cigarette, ne serait-ce qu’une fois. 

Autrement dit, les jeunes, durant la phase d’expérimentation de différents produits, inhérente à leur âge, se dirigeraient désormais vers une solution moins dangereuse pour eux que les années précédentes. Une nouvelle qui devrait être bien accueillie par une organisation censée se préoccuper de la santé du monde, et qu’elle choisit pourtant de fustiger. 

L’OMS, pour toujours opposée à la vape ?

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