Le Comité scientifique international initié par Riccardo Polosa s’est réuni pour évaluer les produits du tabac chauffé sans combustion (PTC). Les experts ont clarifié les principales différences entre cigarettes électroniques et PTC et avertissent les législateurs sur l’ambiguïté de les réguler de la même façon.

Article mis à jour le 10 janvier 2018

A ce jour, les experts ne disposent pas d’études indépendantes sur les produits du tabac chauffé

Le comité auquel participent notamment Riccardo Polosa, Michael Siegel, Konstantinos Farsalinos et Jacques Le Houezec souhaitait mettre fin à la confusion qui règne sur ces deux produits alternatifs à la cigarette, ils considèrent en effet les deux produits «objectivement» différents.

De gauche à droite: iQOS (I Quit Ordinary Smoking) le tabac chauffé commercialisé par PMI, et un vaporisateur (cigarette électronique) récemment commercialisé par Aspire.

Des preuves irréfutables montrent aujourd’hui que le vaporisateur réduit les risques du tabagisme. Un article publié dans la revue européenne Addictions avait révélé que si l’on considère que la cigarette présente un risque de 100, le risque de la cigarette électronique  peut être évalué à 4. L’agence de santé anglaise, Public Health England, a quant à elle déclaré officiellement que les vapoteuses sont 95% moins dangereuses que le tabac. Des études récentes ont montré de surcroît que vapoter est une aide pour le sevrage tabagique, même pour les personnes souffrant d’asthme ou de pathologie cardiovasculaire.

Lire aussi :  Un comité scientifique international pour l’e-cigarette

En revanche, le comité scientifique estime qu’il faut attendre de nouvelles recherches indépendantes sur le tabac à chauffer pour confirmer sa moindre nocivité par rapport aux cigarettes conventionnelles. A ce jour, toutes les publications qui le soutiennent reposent sur des études commanditées par les développeurs, ces publications ne suffisent pas pour l’instant à convaincre les experts qui cherchent un autre point de vue.

Opérer un distinguo entre “vape” et “tabac chauffé”

Le tabac à chauffer et la cigarette électronique doivent être distingués au regard de leurs caractéristiques objectives et de leur impact sur la santé. Si tout dispositif visant à réduire les méfaits liés au tabac mérite d’être pris au sérieux, le comité d’experts préfère attendre que des preuves scientifiques indépendantes confirment les résultats pour déterminer sa position sur le produit.

En raison de la présence de feuilles de tabac dans les produits chauffés, le groupe d’experts recommande aux législateurs d’opérer un distinguo clair  entre ces deux types de produits et de ne pas céder à l’ambiguïté comme on aura pu le voir dans la consultation de la Commission européenne sur la taxation des produits du tabac. 

Une distinction claire pour l’OMS

Un distinguo appuyé par l’Organisation Mondiale de la Santé. “Les produits du tabac chauffé ne sont pas des cigarettes électroniques” peut-on lire sur le site de l’OMS. Ces produits “chauffent le tabac pour produire de la nicotine. Les E-cigarettes chauffent des e-liquides, qui peuvent ou non contenir de la nicotine et qui, dans la plupart des cas, ne contiennent pas de tabac.

Pour aller plus loin 

Un rapport complet de l’agence anglaise de santé publique compile et critique les études sur le tabac chauffé, avec un constat préliminaire : la recherche indépendante fait encore défaut.

Avec son système iQOS, Philip Morris International a largement contribué à la notoriété du concept de tabac chauffé. La publication des premières études indépendantes lance débats et polémiques.

Trois ans après l’introduction de l’iQOS sur le marché nippon, une première étude dresse le bilan de l’intérêt porté par les Japonais au tabac chauffé et sa prévalence.


Lire nos articles sur la question du tabac chauffé et les produits associés.

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