Lors d’une conférence européenne se tenant le mois dernier à Berlin, divers acteurs de la lutte contre le tabagisme en Europe se sont engagés à aligner prochainement toute nouvelle réglementation des produits de la vape et du tabac chauffé sur celle des produits du tabac traditionnel.
Vers un amoindrissement de la frontière entre vape et tabac ?
Malgré l’actualité et l’épidémie qui sévit, dont notre continent est désormais devenu l’épicentre, les acteurs présents à cette réunion ont pris de nombreuses décisions destinées à lutter contre le tabagisme en Europe. Un nouveau critère permettant d’évaluer les politiques européennes en matière de lutte contre le tabagisme a ainsi été déployé : les efforts entrepris par chaque pays afin de lutter contre le commerce de tabac illicite, qui coûterait chaque année la modique somme de 10 milliards d’Euros à l’Union Européenne (UE).
Si de nombreux pays ont marqué des points avec ce nouveau critère, notamment grâce à leur ratification du nouveau protocole de l’organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’élimination du commerce illicite des produits du tabac, tous n’ont pas été à la hauteur dans d’autres domaines. Par exemple, aucun n’a été récompensé pour la mise en place du système de suivi et de traçabilité des produits du tabac qui suit les lignes directrices définies par l’OMS, dont nous vous parlions l’année dernière.
Des espions de l’industrie du tabac démasqués
Si les décideurs politiques européens étaient bel et bien présents lors de cette réunion destinée à lutter contre le tabagisme, il semble que l’industrie du tabac l’ait été tout autant.
En effet, alors que divers représentants d’ONG s’exprimaient afin d’expliquer leur vision du tabagisme, l’organisateur de la conférence a été forcé de les interrompre et de prendre le micro afin de dénoncer la présence de membres de l’industrie du tabac dans la salle.
Des représentants qui auraient réussi à s’infiltrer sous couvert de leur appartenance à la Foundation for a Smoke Free World, association dont le nom résonne comme celui d’une association de lutte contre le tabac, mais qui est en réalité financièrement alimentée par Philip Morris International, et dont le but serait de collecter des renseignements sur les efforts de lutte contre le tabagisme et la création d’un nouveau marché pour les produits du tabac alternatifs tels que les produits de la vape ou du tabac chauffé.
Suite à cette intervention, la conférence a pu continuer de se tenir normalement, avant de se conclure le 22 février. L’occasion pour les acteurs européens présents de s’engager à aligner toute nouvelle réglementation sur les nouveaux produits du tabac (produits de la vape et du tabac chauffé) à celle des produits du tabac traditionnel, avec, « des références explicites aux droits d’accises, aux avertissements sanitaires et aux restrictions en matière de publicité ».
Dans leur déclaration, les participants ont ainsi dit « reconnaître que l’industrie du tabac continue de lancer et de promouvoir de nouveaux produits nocifs et addictifs afin de maintenir les utilisateurs existants et d’attirer de nouveaux consommateurs », ont indiqué être « alarmés par l’augmentation de la consommation de tabac et de nicotine par le biais de nouveaux produits tels que les produits du tabac chauffés et les cigarettes électroniques » et on fait part de leur souhait de voir « une Europe saine en éliminant le tabagisme, en réduisant la consommation nocive de nicotine et en promouvant un air intérieur pur ».
Reste à voir si les produits visés ne concernent que ceux de l’industrie du tabac ou les produits de la vape dans leur globalité.
L’actualité de la vape en Europe