En l’échange d’un contrat d’approvisionnement, celles-ci pourront vendre les vapes du cigarettier à un prix défiant toute concurrence.
80 % de marge et un tarif inférieur au prix de vente recommandé
Une très bonne affaire pour les pharmacies, et pour PMI.
Après avoir lutté sans succès contre la mise en place de la vape sur ordonnance, Philip Morris International (PMI) doit bien se résigner, la cigarette électronique ne sera plus vendue librement en Australie. Qu’à cela ne tienne, le géant du tabac a d’ores et déjà trouvé un nouveau moyen de conquérir des parts de marché dans le pays. Il y a quelques jours, le quotidien britannique The Guardian a pu consulter des documents marketing du cigarettier, pour sa marque de vapotage, VEEV. Ces documents révèlent que PMI a conclu, et continue de conclure, des accords avec certaines pharmacies australiennes.
Depuis le 1er janvier 2021, l’importation de produits contenant de la nicotine est interdite sans ordonnance médicale en Australie. Une mesure qui aurait conduit 88 % des vapoteurs australiens à se fournir au marché noir, d’après les résultats d’une étude publiée l’année suivant la mise en place de cette nouvelle règle.
Les documents, destinés aux officines du pays, leur font part d’une « offre de lancement ». En l’échange de la signature d’un contrat d’approvisionnement avec Philip Morris, les pharmacies auront la possibilité de vendre les produits VEEV en réalisant une marge de 80 %. Seule condition pour cela, ne pas vendre le paquet de deux capsules à un tarif supérieur à 14,90 $, et l’e-cigarette de la marque à plus de 19,90 $. C’est-à-dire des tarifs inférieurs à ceux que peuvent pratiquer les grossistes, et moins chers que le prix de vente recommandé qui est normalement fixé à 24,90 $.
VEEV est la marque de cigarette électronique du fabricant de tabac Philip Morris International. Distribuée dans plus d’une dizaine de pays, elle a pour objectif d’étoffer la gamme de produits proposée par le cigarettier. En France, les e-cigarettes VEEV sont notamment disponibles dans les bureaux de tabac. Deux modèles sont actuellement commercialisés, VEEV ONE et VEEV NOW.
Une manœuvre qui n’a pas échappé au regard attentif de la Pharmaceutical Society of Australia, qui a exhorté les pharmaciens du pays à « être sceptiques quant à toute offre commerciale des grandes compagnies de tabac ».
De son côté, le cigarettier indique avoir toujours été « ouverts et transparents sur le fait que nous travaillerons dans le cadre juridique et réglementaire existant pour ces produits en Australie », parlant d’un « contraste frappant » avec d’autres entreprises qui utiliseraient le marché noir pour fournir leurs produits.
La situation de Philip Morris est compliquée en Australie. Depuis plus de deux ans, l’IQOS, produit phare de l’entreprise, est interdit sur le territoire. La même année, le gouvernement annonçait le lancement d’une enquête contre le cigarettier qu’il soupçonnait d’avoir violé la loi en publiant certains articles faisant la promotion de ses produits. Autant de contretemps qui pourraient bien saper la volonté du cigarettier d’arriver à réaliser près de 50 % de son chiffre d’affaires grâce aux produits à risque réduit d’ici à l’année 2025.
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