Ces dernières semaines, plusieurs patients ont été hospitalisés aux USA, ayant tous pour point commun, d’être des vapoteurs. Il y a quelques jours, l’un d’eux est décédé des suites d’une maladie que les médecins peinent à expliquer. Pourtant, pour l’AFP, le coupable est tout trouvé : il s’agit du vapotage.
Aucun lien établi avec la vape
Tandis que Le Point titrait ce matin « décès d’un patient qui vapotait », quelques jours plus tôt, France Info titrait quant à elle « cigarettes électroniques : des dizaines d’hospitalisations aux États-Unis ». De quoi faire bondir les adeptes du vaporisateur personnel en France, comme dans le monde entier.
Cependant, lorsqu’on prend le temps de lire en détail ces articles, on se rend vite compte que le vapotage n’a rien à avoir avec toutes ces hospitalisations. Ou qu’en tout cas, à l’heure actuelle, il n’y a absolument aucun lien établi entre les problèmes rencontrés par ces personnes, et la vape.
Ainsi, pendant que Ngozi Ezike, directrice du département de la santé de l’Illinois, s’exclame haut et fort que « la gravité de la maladie dont souffrent les gens est alarmante » et qu’il « faut que tout le monde sache que les cigarettes électroniques et le vapotage peuvent être dangereux », le CDC, lui, de son côté, indique que « le lien avec le vapotage n’est pas encore prouvé ».
Pire encore, comme le rapporte Philippe Poirson, administrateur de Sovape, membre d’Helvetic Vape et auteur du très sérieux blog Vapolitique, le frère de la victime témoignait sur une grande chaîne de télé américaine le mois dernier, en expliquant que son frère vapotait des liquides « prétendument au THC, achetés au marché noir ».
Des liquides au THC donc, mais en plus de contrefaçon.
Comme le rapporte le site d’informations américain RollingStone, ces produits contrefaits peuvent être dangereux. En effet, ils sont proposés de façon illégale par des vendeurs peu scrupuleux, qui se fournissent des emballages de cartouches au THC vides, en Chine, de grandes marques américaines, pour ensuite les remplir du ou des produits de leur choix, sans qu’aucun contrôle sanitaire ne soit réalisé.
Ainsi, le site explique que ces fausses cartouches peuvent contenir un « distillat contenant des pesticides », des « huiles lourdement coupées » ou encore du « cannabis synthétique ». Autant de produits dont il n’y a pas besoin d’être scientifique pour se douter qu’il ne faut pas les vapoter sous peine de connaître de graves problèmes de santé.
Un point que l’AFP et les médias grand public français n’ont, semble-t-il, pas jugé bon de préciser. Après tout, il est tellement plus simple d’accuser le vapotage dans son ensemble. La rédaction d’un article de ce type ne demande que dix minutes et aucun travail de recherche. Alors pourquoi s’embêter ?
Cet article d’opinion n’engage que son auteur et ne représente pas forcément l’avis de toute la rédaction du VapingPost.
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