La plus grande enquête jamais réalisée sur le vapotage vient d’être publiée aux USA. L’importance des e-liquides fruités et gourmands est à nouveau soulignée.
Interdire les arômes serait difficilement justifiable
Il y a quelques jours, une nouvelle étude1 publiée dans le Harm Reduction Journal a été publiée. Basée sur un questionnaire en ligne, celle-ci s’intéressait aux arômes contenus dans les e-liquides utilisés par les vapoteurs américains. Au total, 69 233 personnes ont participé à cette analyse, dont les conclusions démontrent une fois encore la grande importance de la multiplicité des saveurs disponibles pour la cigarette électronique.
Peu de vapoteurs chez les non-fumeurs
Les premiers chiffres à retenir de cette étude concernent le statut tabagique des participants. 94,7 % des répondants ont indiqué être d’anciens fumeurs (81,3 %) ou des fumeurs actuels (13,4 %). Seuls 5,2 % des vapoteurs interrogés n’avaient jamais fumé par le passé. Enfin, 74,6 % des anciens fumeurs ont indiqué qu’ils utilisaient un vaporisateur personnel lors de la période durant laquelle ils ont complètement arrêté de fumer. Une preuve supplémentaire de l’efficacité de la cigarette électronique dans le cadre du sevrage tabagique, comme l’ont déjà rapporté de nombreuses études, dont une méta-analyse de l’Institut Cochrane qui concluait que l’e-cigarette serait le substitut nicotinique le plus efficace du marché.
Les arômes de fruits plébiscités pour le sevrage tabagique…
Les chercheurs ont ensuite interrogé les participants fumeurs ou ex-fumeurs sur le ou les arômes qu’ils utilisaient au moment de leur initiation au vapotage. En moyenne, 82,05 % s’étaient dirigés vers un arôme fruité, et 66,85 % vers une saveur de dessert, boulangère ou pâtissière. À titre de comparaison, ils n’étaient que 22,1 % à consommer un e-liquide reproduisant le goût du tabac.
Un succès des arômes sucrés que l’on retrouve également chez les quelques vapoteurs qui n’avaient jamais fumé auparavant puisqu’ils avaient fait le choix de vapoter des liquides fruités à 81,9 % et une saveur tabac à seulement 10,4 %.
… et pour le maintien du vapotage
Après avoir analysé les saveurs utilisées par les participants au moment de leur initiation au vapotage, ils ont souhaité connaître les arômes utilisés au moment de l’enquête, conduite entre le 3 avril et le 2 mai 2018.
Là encore, les arômes fruités étaient très largement préférés par les sondés, suivis par les gourmands. Le taux d’utilisateurs de saveurs tabac avait pratiquement diminué de moitié. Ces données confirment que lors du sevrage tabagique, si les arômes de tabac sont importants pour environ 20 % des utilisateurs, qui y voient probablement un moyen de ne pas bouleverser leurs habitudes gustatives et ainsi favoriser l’arrêt du tabac, ce sont bien les autres saveurs qui restent les plus populaires auprès des vapoteurs, et qui permettent de prévenir dans le temps toute rechute dans vers le tabagisme.
Le tableau ci-dessous met en lumière les différents arômes utilisés entre le moment de l’initiation au vapotage, et celui de l’étude. Une très nette diminution de l’utilisation des arômes tabac peut être observée, tandis que les saveurs fruitées et gourmandes continuent de gagner en popularité.
L’important des arômes démontrée une fois encore
Comme l’indiquent les chercheurs, cette étude est la plus grande enquête jamais réalisée sur l’utilisation de la cigarette électronique, en termes de taille d’échantillon.
Comme ses données le montrent, les saveurs autres que le tabac étaient très largement préférées par les vapoteurs, que ce soit au moment de l’initiation au vapotage ou lors du vapotage à long terme. Au cours de l’enquête, une sous-analyse a été réalisée afin d’interroger les participants qui ont indiqué que ces arômes étaient « particulièrement utiles pour éviter de retomber dans le tabagisme ». Ils étaient seulement 7,5 % à considérer que la saveur tabac jouait un tel rôle.
Cependant, il semble important de noter que cette attractivité des fumeurs et anciens fumeurs pour les saveurs fruitées et gourmandes se retrouvait également auprès de la population non-fumeuse devenue vapoteuse. Reste que celle-ci ne représentait que 5 % des près de 70 000 répondants, et qu’il semble difficile de justifier une interdiction des e-liquides contenant des arômes autres que celui du tabac, simplement pour protéger 3 600 personnes tout en prenant le risque d’en renvoyer plus de 65 000 au tabagisme.
1 Farsalinos, K., Russell, C., Polosa, R. et al. Patterns of flavored e-cigarette use among adult vapers in the USA: an online cross-sectional survey of 69,233 participants. Harm Reduct J 20, 147 (2023). https://doi.org/10.1186/s12954-023-00876-w
Les dernières études sur la vape