Une conférence autour de la cigarette électronique a été organisée le 25 juin dernier au Maroc à l’initiative de la création de l’Association marocaine interprofessionnelle de la vape (AMIVAPE).
Les professionnels marocains s’organisent
Rémi Parola, coordinateur de l’association française (FIVAPE) et Mohamed Lahrichi, président de l’AMIVAPE faisaient bien évidemment partie des intervenants présents lors de cet événement. Ces derniers ont notamment discuté des mesures à prendre pour démocratiser l’utilisation de ce dispositif au Maroc. Mais un autre spécialiste du vaporisateur personnel était également au rendez vous lors de cette conférence, il s’agit du médecin et tabacologue Philippe Presles, à l’origine de l’ouvrage “La cigarette électronique, enfin la méthode pour arrêter de fumer facilement“.
Pour lui, c’est “l’outil qui a le potentiel de sauver le plus de vie dans le monde“. Il permet de lutter contre les conséquences très néfastes du tabac : cancer des poumons, de la gorge, AVC, infarctus… Philippe Presles a même avancé à cette occasion que 73% des fumeurs qui tentent de se sevrer y parviennent grâce à l’e-cigarette. [Même si nous relativisons ce chiffre, plusieurs études ont montré l’efficacité du vaporisateur dans les démarches de sevrage tabagique; ndlr]
Les effets positifs du sevrage à l’aide de la cigarette électronique ont été listés par le médecin. Le tabacologue a notamment rappelé qu’elle permettait un “retour à une hygiène de vie normale, à des habitudes plus saines” et que les personnes qui tentaient de freiner son accessibilité faisaient “rater à des malades une chance unique de guérir et d’éviter une mort certaine“.
Une situation au Maroc ubuesque
Mohamed Lahrichi a pu expliqué à la rédaction de ma-cigarette.fr sa vision de la situation au Maroc et les freins auxquels faisait face le produit dans sa démocratisation et son développement économique.
Dans la pensée collective les parutions de presse alarmistes comme celles de 60 millions de consommateurs ou encore le récent communiqué ministériel ont fortement fait reculé l’attractivité du produit. Le ministère de la Santé au Maroc a en effet déconseillé formellement en avril dernier “la cigarette électronique et de manière générale le tabagisme, quelle que soit la nature ou les produits utilisés, dont les composants sont la première source de maladies cardiovasculaires et de plusieurs cancers incurables chez les hommes et les femmes.”
Alors que le déni du ministère est clairement affiché et que la cigarette électronique n’a aucun statut légal pour le moment, les douanes marocaines ont quant à elle une vision beaucoup plus réaliste, taxant déjà de nombreux produits de la vape à l’importation selon Lahrichi.
Le Royaume du Maroc, où la cigarette touche encore 34% des hommes, est donc très réticent à l’entrée de la cigarette électronique dans son champ de prévention. Peut être faudrait-il rappeler que sur les 3 millions de marocains fumeurs, la moitié mourront prématurément des causes de leur tabagisme ?
Le manque d’information clairement affiché par l’humoriste Gad Elmaleh lors de la journée mondiale sans tabac est venu malheureusement renforcé une fois de plus la mauvaise image du vaporisateur dans le pays. Sans goudron, sans monoxyde de carbone, sans particules fines, et avec des taux de nitrosamines similaires à certains substituts nicotiniques, la cigarette électronique offre pourtant une chance inespérée aux fumeurs marocains de réduire les risques liés à leur tabagisme.
Espérons que le travail de l’AMIVAPE porte prochainement ses fruits et que les fumeurs du pays prennent un jour conscience que le vaporisateur porte en lui un réel espoir de santé publique.
Pour rejoindre l’association, les professionnels marocains pourront se rapprocher de son président en écrivant à l’adresse m.lahrichi@gmail.com