L’association française Sovape vient de publier son sondage annuel sur les rapports qu’entretiennent les Français et la vape. Et les résultats ne sont pas bons. Un appel est lancé aux pouvoirs publics face à l’urgence.
L’image de la vape se dégrade
Depuis l’apparition de la vape dans le paysage des substituts nicotiniques, et la publication des premières études scientifiques, un consensus se dessine sur la moindre dangerosité de la vape par rapport au tabac fumé. Dans quelle mesure, c’est encore sujet à débat (moins 95 pour cent, considèrent les autorités de santé britanniques), mais, pour la majorité des scientifiques, c’est clair : mieux vaut vapoter que fumer.
Pourtant, cette certitude n’est toujours pas connue de la population. Au contraire, d’année en année, comparant les résultats, la perception que les Français ont de la vape s’aggrave.
Ainsi, d’après les résultats du sondage, 8 Français sur 10 ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer, et, plus grave encore, 6 Français sur 10 sont convaincus que l’un vaut l’autre en dangerosité. C’est une augmentation de 6 % par rapport au premier sondage de la série, dont 5 % rien qu’en un an, par rapport aux résultats 2021.
Ce ne sont pas moins de 25 % des sondés, 1 Français sur 4, qui doutent et préfèrent ne pas se prononcer sur les dangers supposés de la vape, un chiffre lui aussi en hausse de 9 %. Et, le pire pour la fin, 8 Français sur 10 pensent que la nicotine est cancérigène. Ce qui n’est pas le cas, études scientifiques à l’appui.
Les raisons de la chute
Pour expliquer cette désinformation, Sovape identifie plusieurs facteurs.
Ainsi, cette année, l’avis du Haut Conseil à la Santé publique, qui revenait sur son satisfecit accordé à la vape pour de mauvaises raisons, a porté un coup dur à la perception que le public pouvait en avoir. Le HSCP a par exemple ignoré l’appel de 120 médecins qui demandaient simplement à ce que soient prises en compte les études scientifiques.
D’une manière générale, l’interdiction de faire la promotion de la vape, punie d’amende, freine les médias dans l’information qu’ils diffusent à son sujet, surtout les études positives. Ambiguë, cette loi pourrait permettre aux antivape de faire condamner même une information objective et sourcée. Par précaution, il est plus simple pour la presse de relayer des informations négatives, même fausses et rétractées (l’étude sur la vape et les infarctus de Staton Glantz par exemple).
Ajoutons que, d’une manière générale, la peur fait plus vendre que les nouvelles positives. Certains en ont même fait leur métier.
Sovape regrette enfin qu’elle et d’autres associations ne soient pas entendues et associées au processus de réflexion sanitaire autour du vapotage.
Sovape demande ainsi au gouvernement français de mettre en avant la vape, méthode de sevrage préférée des Français, en tenant compte des connaissances scientifiques actuelles, et, surtout, d’informer concrètement sur la nicotine, que trop de gens pensent cancérigène, à tort.
Ce qu’enseigne ce rapport, c’est que les choses évoluent, oui, mais dans le mauvais sens, en dépit du travail exemplaire des associations. Sans l’aide active des pouvoirs publics et gouvernants, où se trouvent pourtant beaucoup de vapoteurs, la situation ne pourra que continuer d’empirer.
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