Philip Morris International (PMI) s’apprête à lancer en Espagne au mois d’avril sa cigarette électronique MarkTen d’Altria, rebaptisée Solaris. “Ce nom connote l’énergie et évoque la technologie” selon Jacez Olczak, le directeur financier de PMI. Nous avions relayé il y a quelques temps les commentaires peu élogieux d‘un vapoteur à l’égard de la MarkTen, énième cigalike à l’efficacité toute relative.
Le cigarettier a par ailleurs débuté la commercialisation en novembre dernier au Japon et en Italie du HeatSticks et d’IQOS, des produits du tabac qui chauffent à basse température, mais qui ont l’avantage de ne pas brûler. Ce test marketing est une première étape avant la vente de ces dispositifs à plus grande échelle, et notamment sur le territoire américain.
PMI a pris son indépendance vis à vis du groupe Altria en 2008, cependant les deux groupes ont gardé des liens étroits et ils doivent tout de même travailler ensemble pour obtenir l’accord de la Food and Drug Administration (FDA) avant de pouvoir commercialiser l’HeatSicks et l’IQOS aux Etats-Unis.
Avec Solaris de PMI en Espagne et l’e-cigarette JAI d’Imperial Tobacco en France et en Italie, on peut affirmer que les industriels du tabac avancent peu à peu leurs pions sur l’échiquier européen.
Les réelles motivations de Big Tobacco
Alors que certains experts de santé publique, comme Michael Siegel aux États-Unis ou encore Clive Bates au Royaume-Uni, pensent que la démocratisation des produits à nocivité réduite pour le fumeur est une bonne chose, et ce quelque soit le profil du fabricant, d’autres spécialistes en revanche mettent en garde le consommateur et le législateur sur les réelles motivations de ces industriels.
Jean-François Etter explique notamment que ces derniers sont bien loin des objectifs de santé publique et ne souhaitent que contrôler le marché de l’e-cigarette pour maintenir à flots et exploiter jusqu’au bout le commerce encore très lucratif du tabac.
En France, l’association de professionnels FIVAPE demande à ses membres de signer une déclaration d’intérêts. L’organisme qui “défend, dans ses actions, sa spécificité par rapport aux activités et intérêts de l’industrie du tabac” déclare ne disposer “d’aucun financement direct ou indirect en provenance de l’industrie du tabac”.