Une petite étude pilote réalisée dans une université anglaise conclut que laisser les fumeurs souhaitant se sevrer du tabac, choisir le taux de nicotine qu’ils ont besoin de s’administrer, augmenterait leurs chances d’arrêter de fumer.
La dose de nicotine serait importante pour le sevrage tabagique
L’étude s’est déroulée sur 8 semaines et a été réalisée auprès de 50 participants, tous fumeurs souhaitant se sevrer du tabac. Chaque participant s’est vu apposer un patch de nicotine d’une dose de 21 mg toutes les 24 heures, durant la première semaine de l’expérience.
De la fin de la première semaine jusqu’au début de la cinquième, les participants ont été libres d’augmenter le nombre de patch présent sur leur corps, jusqu’à un maximum de 4, soit une dose totale de 84 mg de nicotine par tranches de 24 heures.
Enfin, de la 5e à la 8e semaine, les doses de nicotine ont été réduites progressivement jusqu’à revenir à 21 mg de nicotine par jour, soit un seul patch.
Durant toute la durée de l’expérience, les chercheurs ont surveillé la dose de nicotine reçue par chaque fumeur, les éventuels effets indésirables, le nombre de cigarettes consommées, les potentiels symptômes de sevrage. Les participants ont également été interrogés concernant leur envie de fumer tout au long du processus d’abandon du tabac.
Conclusions
47 des 50 fumeurs sont allés au bout de l’étude, soit un taux de 97 % de participation. 36 des 50 fumeurs ont reçu la dose maximale de nicotine (84 mg/jour), soit 72 % des participants. 41 des 50 participants ont atteint un taux d’abstinence validé de 4 semaines, soit 82 % des fumeurs ayant participé à l’étude.
Les chercheurs indiquent indiquent dans leurs observations que « les effets indésirables consistaient principalement en nausées et étaient légers et bien tolérés. La consommation de cigarettes ainsi que l’envie de fumer ont diminué considérablement au cours de la période précédant l’abandon du tabac ».
Les scientifiques concluent :
« La plupart des fumeurs qui cherchent de l’aide pour arrêter de fumer semblent être capables de tolérer des doses de timbres transdermiques de nicotine allant jusqu’à 84 mg/jour pendant une période de transition de 4 semaines avant d’arrêter de fumer avec un minimum d’effets secondaires ».
La docteure Dunja Przulj explique ainsi :
« Les produits médicinaux à base de nicotine sont peut-être sous-dosés par les fumeurs, un fait qui pourrait expliquer le succès limité des traitements, comme les timbres et la gomme à mâcher, qui aident les fumeurs à cesser de fumer. Un changement dans leur application est maintenant nécessaire. Nos résultats devraient rassurer les fumeurs sur le fait qu’il est acceptable d’utiliser les doses de nicotine qu’ils trouvent utiles ».
Des résultats qui pourraient également permettre d’expliquer pourquoi la vape fonctionne si bien dans le processus de sevrage tabagique. En effet, lorsqu’un fumeur passe à la vape, il n’est aucunement limité dans la dose de nicotine qu’il peut consommer puisque totalement libre de vapoter comme bon lui semble, et ainsi de moduler sa dose de nicotine selon son souhait.
[1] Przulj, D., Wehbe, L., McRobbie, H., and Hajek, P. (2018) Progressive nicotine patch dosing prior to quitting smoking: feasibility, safety and effects during the pre‐quit and post‐quit periods. Addiction, https://doi.org/10.1111/add.14483.
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