Vape-t-on la même chose en été qu’en hiver ? Y a-t-il un changement d’habitudes de vapotage comme il y a un changement alimentaire ? Nous avons posé la question à des shops : faut-il prévoir un coin “primeurs” dans leurs boutiques ?

Barbecue et raclette

Vous voyez régulièrement fleurir les invitations et les posts sur les réseaux sociaux : l’été, c’est la saison des barbecues et des salades, l’hiver, la saison des raclettes et des soupes chaudes. Pour deux raisons : la première, c’est la disponibilité saisonnière des produits, même si c’est de moins en moins vrai.

Et la seconde, c’est le climat. L’hiver, pour supporter le froid, il peut être agréable de manger des choses lourdes et grasses servies avec des patates pour qu’elles tiennent au corps et pour nous réchauffer, alors que l’été, il est préférable de manger des choses lourdes et grasses, mais cuites au charbon de bois, servies avec de la salade.

Et, évidemment, entre une température glaciale et une chaleur infernale, on n’a pas envie des mêmes choses. Vous avez compris l’idée. Mais, et les liquides ? Peut-on dire qu’il y a une saisonnalité des liquides comme il y en a une dans l’alimentation ? Souhaite-t-on, l’hiver, vaper des gourmands sucrés et l’été des fruités frais ?

Pour répondre à cette question, nous avons procédé d’une manière assez simple : décroché le téléphone et appelé des boutiques pour leur demander leur avis. Empirique, non-scientifique, mais efficace pour se faire une idée.

Réponse de Normand en Bretagne

Pour Thomas Cornec, directeur commercial de Cigatec, en Bretagne, il n’y a pas de certitudes. “Moi, j’ai l’impression que oui, il y a une saisonnalité des liquides, mais au sein de l’équipe, on n’est pas tous d’accord”, précise-t-il.

Sur la clientèle habituelle, du moins. “Par contre, ce que je peux te confirmer, c’est que pendant les vacances, on a beaucoup plus de touristes, surtout à Quimper, et qu’on voit des profils très différents de nos clients habituels, détaille Thomas Cornec. Et pas simplement parce qu’ils sont tous ou presque vapofumeurs avec des puissances démoniaques et des taux ridiculement bas de nicotine ailleurs en France. À l’inverse des Canadiens ou Américains qui sont désespérés de ne trouver en France que du 18 mg/ml et en même temps soulagés de trouver enfin une boutique qui propose plein de 18 mg/ml.”

Autre Breton, Cédric Laot, de l’Ecovapoteur, estime “qu’il n’y a pas vraiment de rapport de saison, ça n’existe pas dans la vape. Si je prends mon exemple perso, quand tu aimes le fruité, tu seras fruité toute l’année, alors oui une petite fulgurance de test de gourmand de temps à autre, mais peu importe le mois de l’année, un amateur de fruité peut se dire : ‘tiens, je vais goûter ce gourmand’, mais il s’en tamponne de la saison… Je ne vais pas me mettre à vaper du gourmand parce que c’est l’automne ou l’hiver… On n’est pas comme dans la bouffe où on a envie de se faire une raclette l’hiver et l’été moins de raclette (quoi que je vois venir certains sur le sujet…) Ceux qui fumaient du menthol, fumaient du menthol toute l’année et ne changeaient pas leur clope en passant sur une autre marque l’hiver.”

Une petite discussion avec l’équipe, néanmoins, nuance. Jamily Lecreps, conseiller en vente, explique que “Oui quand même, ceux qui vapent du gourmand l’hiver sont plus susceptibles de tester du fruité vers mai/juin.” Tandis que David Autret, responsable du magasin Ecovapoteur de Brest, se désespère : “Depuis quelques années, j’ai la triste impression que sorti du fruité… Plus rien d’autre n’attire. Les full gourmands n’existent plus.”

À l’ouest, du nouveau ?

Pour Erwan Robine, responsable de la boutique Le Petit Vapoteur à La Rochelle : “Beaucoup de clients vapent du fruité frais, même en hiver. Étant vapoteur de gourmand quasi exclusivement, cela m’a toujours surpris d’ailleurs. Les vapoteurs de liquides gourmands (caramel, biscuit, tarte, custards, etc.) sont plus nombreux l’hiver, clairement. Et c’est une population qui aura tendance à vaper un peu de fruité, éventuellement frais, mais pas trop frais non plus la plupart du temps, lors de la période estivale, et qui reviendra aux gourmands à l’automne. En revanche, la plupart des vapoteurs de liquides fruités, frais ou non, ne vont pas, pour la grande majorité d’entre eux, vaper du gourmand l’hiver. La part de vapoteur qui consomme du gourmand reste toujours beaucoup plus faible que celle des vapoteurs qui vapent du fruité. Il faut quand même se dire que d’une boutique à une autre, d’une région à une autre, le ressenti pourrait être différent.”

Erwan souligne l’existence de quelques petits malins intransigeants : “On a une partie des vapoteurs de gourmands qui, l’été, vapotent des fruités gourmands, des tartes, ce genre de choses, pour avoir l’apport du fruit sans se départir d’une dose de gourmands.”

Cap au sud

Le débat sera-t-il plus tranché au sud ? Cap sur Toulon, entre la Méditerranée et les monts toulonnais. Guillaume Argentieri, de Toulon Vape, est clair et net : “Oui, chez moi, il y a une saisonnalité des liquides. Les clients ont plus tendance à vaper des fruités et des frais l’été et des gourmands l’hiver. On a quelques touristes, mais qui ne sont pas représentatifs : cette tendance, je la constate chez mes clients habituels.”

Chez les juice makers artisanaux, un sondage lancé à la volée indique que leurs clients sont fidèles à leurs liquides habituels, sans volatilité saisonnière.

Sébastien Joncheray, gérant de Calumette, n’a pas constaté de variations saisonnières. “On a vérifié sur tous les types de liquides, souligne-t-il. Gourmands, fruités, fruités frais, tabacs et menthe, et on n’a pas constaté de variations. En revanche, ce qu’on constate, c’est une variation du type d’achats en fonction de la période du mois, sans doute pour des raisons financières, pas climatiques.”

Alors, saisonnalité des liquides ou non ? Eh bien, il semble qu’il faut apporter une réponse de Normand : “p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non”. Ce qui tombe bien, la Normandie est une très belle région où aller en vacances.

Il y a certes une variabilité constatée par certains shops, mais ce ne sont pas tous les shops, et ce n’est pas non plus une variation flagrante. Pas de quoi boucher l’entrée du Vieux-Port de Marseille, qui est aussi une jolie ville où passer des vacances.

Une chose est sûre : contrairement aux primeurs, il n’y a pas de contraintes saisonnières. Pas la peine d’attendre la saison pour vaper des fraises, immense avantage, donc. Pensez quand même à la steeper, sinon elle ne sera pas mûre.

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