Pour éviter des attroupements à la porte des lycées pendant les récréations, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer a remis sur la table le débat de la pause-cigarettes à l’intérieur des établissements relançant ainsi la controverse du début de l’année 2016. Le premier ministre a tranché : c’est non, pas d’assouplissement.
“Pas question d’affaiblir l’interdiction de fumer à l’intérieur des établissements scolaires”
«A l’heure où le gouvernement va engager une campagne de lutte contre le tabagisme, et alors que la sécurité aux abords des établissements a été renforcée dans le cadre de la nouvelle posture Vigipirate Attentats, il n’est pas question d’affaiblir le décret du 15 novembre 2006 qui interdit de fumer à l’intérieur des établissements». Le premier ministre a tranché et refermé la question de la cigarette au sein des établissements scolaires.
Les attroupements de la pause-cigarettes en ligne de mire
Interviewé par BFM TV, Pascal Charpentier, proviseur et secrétaire du Syndicat national des personnels de direction de l’enseignement supérieur (SNPDEN) est favorable à l’assouplissement de l’interdiction.
Les attroupements d’élèves à l’extérieur des enceintes des lycées sont inévitables observe-t-il, “C’est un mythe de croire qu’il n’y aura pas d’attroupement” car poursuit-il “On ne disperse pas des centaines d’élèves. Ou alors, il faut des mesures et un personnel incroyable.”
Alors que de nombreuses voix s’élèvent en faveur de la prévention, le proviseur déclare n’avoir “jamais vu une association anti-tabac parler aux élèves” depuis qu’il exerce à ce poste. Une information étonnante voire inquiétante dans une optique de prévention.
“Pas de tabac dans les lycées, mais pas de lycéens sans aide”
Un communiqué de la Fédération Addiction revient sur cette situation délicate pour les responsables d’établissements. Les situations vis à vis du tabac sont variées mais ses dangers et “l’importance de la période adolescente dans les addictions, justifient d’autres solutions que de les abandonner dans des espaces fumeurs“.
Dans ce communiqué, la Fédération insiste sur la construction d”un environnement favorable” à :
- l’application stricte de l’interdit de vente du tabac aux mineurs (…) ;
- la proposition (…) d’espaces pour l’arrêt du tabac et sa réduction des risques, présentant des outils comme les patchs, les substituts nicotiniques et le vapotage ;
- le soutien aux personnels des services (…) avec l’appui des points contacts des Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) là où ils ont pu s’installer (…).
Ferme sur l’interdiction de vapoter dans les établissements scolaires et l’interdiction de vente aux mineurs la législation interdit aujourd’hui aux mineurs l’accès au dispositif de réduction des risques. Pour arrêter de fumer, les plus accros devront avoir recours à leur volonté, leur détermination aux substituts nicotiniques et attendre leur majorité pour avoir accès au vapotage.