L’Inde a récemment pris la décision de rendre illégal la vente, la production, l’importation et la publicité des vaporisateurs personnels. Une décision qui a rapporté près de 150 millions d’euros à l’Etat, actionnaire de plusieurs entreprises de tabac.

Protection des finances ou de la santé publique ?

Voilà plusieurs mois que la situation de la vape en Inde devenait compliquée. Après avoir proposé au mois de février dernier, une interdiction de faire la promotion du vapotage en ligne, et après que le ministère de la santé du pays ait proposé en juillet dernier, de classifier les produits de la vape comme des drogues, le pays vient officiellement d’interdire la vente, la production, l’importation et la publicité des vaporisateurs personnels. Toutefois, paradoxalement, cette nouvelle réglementation n’interdit pas leur utilisation.

Et le fait de ne pas interdire l’utilisation d’un produit que les habitants du pays ne pourront désormais plus se procurer légalement n’est pas la seule étrangeté de cette nouvelle. En effet, l’annonce de cette interdiction a été communiquée mercredi dernier, non pas par le ministère de la santé, mais par le ministère… des finances.

Cependant, si cette nouvelle peut paraître surprenante, elle ne l’est finalement pas du tout. En effet, en Inde, l’Etat est actionnaire de plusieurs entreprises de tabac cotées à la bourse de Bombay, dont ITC (anciennement Imperial Tobacco Company of India) et VST Industries (autrefois connu sous le nom de Vazir Sultan Tobacco Company). Deux compagnies qui ont d’ailleurs enregistré une très forte hausse du cour de leurs actions suite à cette annonce, ayant permis au gouvernement indien d’enregistrer des gains théoriques d’environ 10 milliards de roupies, soit plus de 125 millions d’euros.

Officiellement, cette interdiction n’a bien sûr aucun objectif financier et n’est destinée qu’à protéger les jeunes du pays, le ministère de la santé expliquant que le vapotage des mineurs a pris des « proportions épidémiques dans les pays développés ».

Les contrevenants à cette nouvelle réglementation seront passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 roupies (environ 1 500 euros) ainsi qu’un an d’emprisonnement, dans le cas d’une première infraction. Les récidivistes risqueront quant à eux jusqu’à 3 ans de prison accompagnés d’une sanction financière de 500 000 roupies au maximum.

Des peines qui ne s’appliqueront pas aux utilisateurs finaux (vapoteurs).

Utilisateurs finaux qui, lorsqu’ils ne pourront plus se procurer de recharge pour leur vaporisateur personnel, pourront alors « devenir responsables » selon Vikas Sheel, haut fonctionnaire du ministère indien de la santé.

Dernière chance pour les vapoteurs du pays, une session organisée au mois de novembre prochain par les législateurs qui sont contre la mesure, afin de tenter de la rendre caduque. Mais les chances que cela se produise sont très minces.

En Inde, chaque année, plus de 900 000 personnes meurent de leur tabagisme.

Mise à jour du 23 septembre 2019

Samedi dernier, un homme d’affaires indien a été arrêté par la police locale. Durant l’opération, les forces de l’ordre ont saisi 35 cigarettes électroniques accompagnées d’autres « preuves incriminantes », dont 68 flacons d’e-liquides.

Une plainte a été déposée contre le vendeur de cigarettes électroniques, qui devrait être traduit en justice d’ici peu.

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