Vous êtes ici : Vaping Post » Communauté » À la rencontre d’Arganne Coat, Distrivapes – 814

À la rencontre d’Arganne Coat, Distrivapes – 814

Mis à jour le 13/07/2023 à 10h17
    Annonce

La vape est-elle un truc de mecs ? En voyant cette question un peu stupide et franchement sexiste posée sur un réseau social, nous nous sommes dit que, évidemment, non. C’était un peu court, alors nous avons décidé d’aller à la rencontre de femmes qui non seulement sont dans la vape, mais la font. Comme l’explique Arganne Coat, de 814.

Bonjour, tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous dans la vie ?

Salut ! Moi, c’est Arganne Coat, j’ai 25 ans et je travaille pour la marque 814 Histoire d’e-liquides depuis 3 ans. Qui je suis ? Complètement déjantée ! Si on devait résumer la spontanéité, c’est moi ! Sinon, je souris tout le temps. Je suis plutôt « nature peinture », quoi !

Comment êtes-vous devenue une vapoteuse ?

J’ai été convaincue par la cigarette électronique durant mes expériences professionnelles. J’étais une grosse fumeuse et je suis officiellement devenue vapoteuse il y a 3 ans, à mon entrée chez 814.

Et comment êtes-vous devenue une professionnelle de la vape ?

Après avoir obtenu un bac scientifique, je voulais travailler dans un laboratoire de recherche. C’est à ce moment-là que mon chemin a croisé celui du LFEL (Laboratoire Français du E-Liquide), totalement par hasard. Pleine d’a priori, comme 90 % des Français à l’époque, j’avais des doutes sur la non-dangerosité de la vape. Grâce à mon stage de BTS chez eux, je me suis prise de passion pour le produit et trouvais injuste qu’il ne soit pas mis en valeur dans notre société.

Quelle fonction occupez-vous aujourd’hui, et dans quelle entreprise ? Quel parcours professionnel avez-vous fait dans le vapotage ?

J’ai commencé mon parcours pro au LFEL en tant que stagiaire (technicienne de laboratoire). J’ai pris conscience, à ce moment-là, que la vape était l’alternative à l’arrêt du tabac la plus efficace. J’ai beaucoup appris notamment sur l’aspect scientifique du produit. Je remercie au passage l’équipe du LFEL (Ingésciences aujourd’hui, ndlr) et VDLV pour le partage de leurs connaissances et la formation qu’ils m’ont donnée. Sans eux, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.

Ensuite, j’ai continué mes études en alternance chez Distrivapes (814) en tant qu’assistante commerciale. J’ai beaucoup appris auprès de Frédéric Cichocky (patron de 814) sur la structure du marché, la réglementation, le monde commercial ainsi que sur la gestion de l’entreprise.

Aujourd’hui, je suis assistante de gestion chez Distrivapes (814). Je suis le bras droit de Frédéric Cichocky. C’est-à-dire que je suis une collaboratrice multitâche tant dans l’administration que dans la mise en place de process internes ou de toute la partie commerciale et gestion. Mes journées ne se ressemblent pas et j’adore mon métier ! Je remercie Frédéric au passage pour la confiance qu’il m’accorde chaque jour.

Avez-vous rencontré des difficultés dans ce milieu du fait d’être une femme ?

Dans les sociétés dans lesquelles j’ai travaillé, JAMAIS ! J’ai eu la confiance et le respect de mes supérieurs et de mes collègues à tous les postes que j’ai occupés. Malheureusement, sur les salons, j’ai déjà eu quelques mauvaises expériences. Parce que je suis une femme et que je suis sur un stand, vous avez l’impression que je suis là uniquement pour visser un clearo sur une box et vous faire goûter des jus ? Eh bien non, vous pouvez me parler business… Je ne suis pas là pour faire joli, vous savez !

Y a-t-il des attitudes qui vous ont choquée ?

Assumer sa féminité ne veut pas dire qu’on a envie de quoi que ce soit, avec qui que ce soit

Certains hommes (c’est rare, mais ils existent), pensent que parce qu’une femme sourit ou qu’elle met une robe, c’est la porte ouverte (je vois ça surtout sur les salons). Assumer sa féminité ne veut pas dire qu’on a envie de quoi que ce soit, avec qui que ce soit. Je me permets un petit récap’ : « Non c’est non, POINT ». Dommage que sur les salons (tous marchés confondus, hein !) les marques aient besoin d’utiliser des femmes en petite tenue pour démontrer la qualité de leurs produits ou attirer l’attention. L’utilisation de l’image de la femme me fatigue. Nous sommes en 2020 et je ne supporte plus l’image de la femme objet.

L’imagerie de la vape, sur les réseaux sociaux et dans la publicité, recourt souvent à l’image du hipster barbu et tatoué ou de la bimbo dévêtue. Pourtant, quand on se poste à l’entrée d’une boutique, on se rend compte que le vapoteur est une vapoteuse la moitié du temps.

D’où vient ce phénomène, d’après vous ?

Je pense que tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook sont des pros de la vape ou des vapoteurs confirmés et donc ne représentent pas la majorité du marché (on oublie le client lambda qui vient chercher ses 10 ml en 14 mg/ml de nicotine en shop pour son pod ou celle/celui qui vient juste se renseigner en boutique). Effectivement, cette image de la vape est une réalité sur les réseaux sociaux mais ne concerne qu’une minorité de personnes. La communauté de la vape s’est construite autour de la communauté geek, à mon sens, d’où la majorité de promotions visant les hommes.

Je ne pense pas que ce genre de promotion soit une bonne démarche. Dans un monde parfait, une belle promotion de vape c’est : mettre en avant la saveur, l’éthique de la marque et la qualité des produits, pas la personne qui tient le flacon. En tout cas, en tant que vapoteuse, c’est ce que j’aimerais voir davantage.

 

Quel est votre regard sur les vape girls ?

La vape n’est ni plus, ni moins vertueuse que d’autres secteurs d’activité

Je n’ai absolument aucun regard négatif sur les vape girls (moi-même, j’ai un compte Insta !). D’ailleurs, on parle de vape girls mais il y a aussi beaucoup d’hommes qui font la promotion de la vape sur Insta ou Facebook. Pour moi, c’est pareil !

En revanche, ce que je trouve juste dommage, c’est que certaines vape girls se sentent le besoin de se dénuder pour être remarquées sur les réseaux sociaux. Malheureusement, je peux les comprendre aussi, c’est le regard de toute une société qu’il faut changer. Mettez un produit 814 dans mes mains avec un col roulé et un produit 814 dans les mains d’une vape girl avec un décolleté en arrière-plan, je peux vous assurer que la deuxième option remportera 100 fois plus de likes. Mais ces 100 fois plus de likes sont-ils vraiment utiles pour une marque ? Les personnes qui ont liké, l’ont-elles fait pour la vape girl ou pour le produit ? On ne voit pas ce genre de choses que dans la vape. Instagram est rempli de femmes à moitié dénudées.

Si je devais vraiment donner mon avis, je pense que nous, en tant que femmes, nous devons en premier lieu nous considérer comme des êtres humains et nous respecter en tant que tels. Si toutes les femmes changent leur regard sur elles-mêmes, fatalement le regard de la gent masculine changera aussi. Et surtout, arrêtons de nous critiquer entre nous ! Soutenons-nous, s’il y a des femmes qui trouvent que montrer son corps c’est assumer sa féminité, alors faites-le sans avoir peur d’être jugées, c’est votre regard sur vous-même qui compte, pas celui des autres ! Il faut juste se poser les bonnes questions, on se dénude parce que tout le monde le fait et qu’il n’y a que ça qui fonctionne ? Ou on le fait parce qu’on en a envie et qu’on assume complètement sa féminité ? À méditer…

On parle souvent de l’apport, dans divers domaines, de la vision féminine. Pensez-vous qu’il existe une vision féminine de la vape, et, dans l’affirmative, quelle serait-elle selon vous ?

Je ne pense pas qu’il y a aujourd’hui une différence entre un regard féminin et masculin dans la vape, ni dans d’autres secteurs d’ailleurs. La vape, c’est une histoire de goût, y a-t-il des pizzas pour femme ? À mon sens, nous sommes tous différents dans nos caractères et notre vision des choses, chacun amène sa pierre à l’édifice en toute équité

Certaines sociétés, particulièrement des magasins, nous disent régulièrement qu’ils aimeraient recruter des femmes pour équilibrer des équipes majoritairement masculines, mais qu’ils n’en trouvent pas. D’après vous, les métiers de la vape sont-ils moins attirants ? Ou il y a d’autres raisons ?

La vape en elle-même est compliquée à comprendre quand on regarde de l’extérieur. Il y a des termes, des noms de produits spécifiques que bien souvent les personnes extérieures à la vape ne comprennent pas tout de suite. Ces personnes ont généralement plus l’impression que l’on parle une autre langue et c’est normal ! Donc, que ce soit un homme ou une femme, dans les deux cas, il faut avoir l’envie de s’adapter et d’apprendre. Et ce n’est pas donné à tout le monde, surtout dans la société d’aujourd’hui.

Je peux comprendre que chercher une vendeuse qui s’y connaît en vape, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais du coup, pourquoi chercher un profil avec des connaissances en vape ? Un profil de vendeuse ne suffit pas ? Je pense que n’importe quelle personne peut apprendre si elle en a envie. Trouver une fille motivée pour apprendre, c’est possible, il faut juste savoir où chercher et prendre du temps pour la former.

Je vous donne l’exemple d’une amie qui ne connaissait rien à la vape ! Elle cherchait une alternance pour sa formation. Je lui ai dit : « postule dans les boutiques de vape ! À coup sûr, on te donnera ta chance ». Car oui, on manque de vendeuses, on est d’accord ! Et bingo, ça a fonctionné. Je pense qu’il faut donner l’opportunité à des gens qui ne connaissent pas forcément la technicité du produit, car tout s’apprend avec un peu de motivation. Je pense aussi que la vape est encore méconnue du grand public malheureusement, et les personnes cherchant un travail ne pensent pas forcément à postuler dans des magasins de vape. Il faut aller les chercher nous-mêmes !

D’après votre expérience et les informations dont vous disposez, l’égalité salariale entre hommes et femmes est-elle un fait, ou est-ce qu’il existe des disparités comme dans le reste du marché du travail ?

Chez 814, l’égalité salariale est respectée, cependant je ne pense pas que la vape soit plus ou moins vertueuse que d’autres secteurs d’activité.

Quels sujets vous tiennent particulièrement à cœur ?

Dans ma vie perso, je me bats à mon niveau pour me faire respecter et défendre la femme chaque jour. Aujourd’hui, il y a encore trop d’inégalités méconnues et de non-respect avéré. Je vais surtout parler d’insécurité ressentie chez nous les femmes, car c’est vraiment un sujet qui me touche. Trop de femmes encore mettent de gros pulls pour cacher leur décolleté, s’assoient dans le train près d’une famille, font attention aux ombres derrière elles quand elles marchent dans la rue, s’assoient derrière le chauffeur du bus, laissent passer les gens devant elle dans les escaliers, choisissent des rues très fréquentées, lancent des regards noirs pour éviter tout contact visuel ou encore évitent de trop sourire par peur d’avoir l’air abordables, etc. Bref, je vais m’arrêter là, même s’il y a beaucoup d’autres choses à dire. L’insécurité de la femme, c’est grave au XXIe siècle. Un autre sujet qui me tient à cœur : la permaculture. Elle est, je pense, trop peu connue et reconnue aujourd’hui, c’est pourtant passionnant. Sinon, j’adore le chocolat !

La vape d’Arganne Coat

Vapoteuse depuis : 2016,
Setup actuel : iStick et Melo d’Eleaf ou Nautilus AIO d’Aspire,
E-liquides préférés : Nantilde (all day) et Bathilde Fresh (de temps en temps) de 814, Faramond en 14 mg/ml sur Nautilus AIO,
Taux de nicotine : 4 ou 14 mg/ml,
Consommation : 5 ml.

Retrouvez d’autres histoires !

À la rencontre de Fanny Laot, de L’Écovapoteur

  • Publié le 22/01/2020

La rédaction du Vaping Post est partie découvrir l’histoire de Fanny Laot, cogérante de L’Écovapoteur.

À la rencontre de Sarah Boudard, de Calumette

  • Publié le 19/02/2020

Notre journaliste est parti à la rencontre de Sarah Boudard, co-gérante de CALUMETTE.

 

Les commentaires sont fermés.