La Suisse discute actuellement du cadre de la nouvelle Loi sur les Produits du Tabac (LPTab). Une proposition qui n’est pas au goût de tout le monde : plusieurs associations de lutte contre le tabagisme ont signé une lettre qui proteste contre le laxisme du texte en matière de publicité.

Une loi sur le tabac inefficace

C’est le grand sujet dans le milieu de la lutte contre le tabagisme en Suisse : la LPTab, future loi antitabac, serait insuffisante sur au moins un point. Pire, elle s’inscrit en contradiction avec les préconisations de l’OMS à propos de la publicité pour le tabac.

Le Conseil Fédéral Suisse a en effet signé en 2004 la convention-cadre de l’OMS sur le tabac. Et précisément sur le point de l’interdiction de la publicité pour le tabagisme. Les données scientifiques montrent en effet que l’interdiction globale de la publicité, de la promotion et du parrainage en faveur du tabac est l’une des mesures efficaces reconnues pour baisser la consommation de tabac. Ce genre de mesure est en vigueur dans la plupart des pays frontaliers de la Suisse.

Dans le projet de loi actuellement discuté, ces moyens publicitaires restent autorisés, dans un cadre qui leur permettrait d’atteindre les enfants et les jeunes. Une mesure, ou une absence de mesure, qui profiterai à l’industrie du tabac dont les intérêts en Suisse sont très importants.

Une des excuses avancées serait une incompatibilité avec la constitution helvétique, vite balayée : une loi d’interdiction totale de publicité des médicaments en vente libre existe déjà depuis des années sans que jamais sa constitutionnalité n’ait été remise en doute.

Les signataires de la lettre, l’Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT), Unisanté, Centre universitaire de médecine générale et santé publique de Lausanne, le CIPRET à Genève, la Ligue pulmonaire vaudoise et OxySuisse l’affirment : l’intérêt de tous est sacrifié au profit d’intérêts particuliers. Le résultat, selon eux, d’années de lobbyisme.

La très grande majorité des Suisses, selon plusieurs sondages concordants, soutient l’interdiction totale de publicité des produits du tabac.

Alors, pression de l’argent du tabac ? On ne sait pas trop. Mais force est de constater que le législateur helvétique s’encombre de moins de mignardises lorsqu’il s’agit de restreindre l’industrie de la vape.

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