Éternelle critique envers les cigarettes électroniques, la porte d’entrée vers le tabagisme ou la théorie de passerelle, a la peau dure dans la pensée politique. Le Professeur Jean-François Etter, de l’université de Genève, publie une analyse visant à déterminer si cette théorie a bel et bien du sens.

Une trop forte proximité entre les deux produits

Le politologue explique en premier lieu qu’il n’est pas possible de se baser sur des modèles multivariés en raison de la proximité des deux consommations (tabagisme et vapotage). C’est ce qu’ont d’ailleurs expliqué à plusieurs reprises des professionnels de santé : rien ne prouve qu’un jeune qui commence à se servir d’une cigarette électronique avant de fumer n’aurait pas forcément fumer au moins une fois si la vapoteuse n’existait pas.

Le Professeur Etter s’appuie sur des statistiques livrées par les autorités dans les pays concernés pour montrer que la théorie de la passerelle de la vape vers le tabac n’est pas compatible avec :

  • la diminution de la prévalence du tabagisme chez les jeunes là où la consommation de la vape a progressé
  • l’augmentation du tabagisme chez les adolescents lorsque la vente des vapoteuses a été interdite aux mineurs

Par ailleurs, il n’y a pas d’effets de passerelle avec les substituts nicotiniques et le tabac sans fumée, dont le Snus reste l’un de produits les plus représentatifs. En revanche, les données récoltées montrent que les personnes qui sont susceptibles de consommer de la nicotine sont davantage susceptibles que les non consommateurs d’utiliser des cigarettes et des vapoteuses.

Selon Etter, les politiques qui reposent sur cette théorie n’auront pas les effets escomptés si l’association entre vape et tabagisme s’explique par des responsabilités communes.

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