Comme chaque année, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé Publique France, dédié à la journée mondiale sans tabac, se penche sur les derniers chiffres du tabagisme en France. Si les deux derniers exercices révélaient des résultats encourageants, qu’en est-il pour celui de cette année ?

Pas de baisse « significative » enregistrée entre 2018 et 2019 chez les hommes, mais une nette diminution chez les femmes

Les dernières années ont été particulièrement marquantes en terme de baisse de la prévalence tabagique en France. Avec un million de fumeurs en moins entre 2016 et 2017, puis une nouvelle réduction de l’ordre de 600 000 fumeurs entre les années 2017 et 2018, la lutte contre le tabagisme en France ne semble cesser de progresser avec une baisse de 4 points en deux ans, soit 1,6 million de fumeurs en moins sur tout le territoire.

Aujourd’hui, à l’occasion de la préparation de la nouvelle journée mondiale sans tabac de l’OMS, Santé Publique France publie son nouveau Bulletin épidémiologique hebdomadaire afin de faire part des derniers chiffres.

Bonne nouvelle, selon le document, cette tendance à la baisse du tabagisme en France se poursuivrait avec une nouvelle diminution d’1,4 point par rapport à l’année précédente. Ainsi, le taux de prévalence tabagique dans le pays aurait atteint, pour l’année 2019, 30,4 % de la population, dont 24 % de fumeurs quotidiens, soit le taux le plus bas jamais atteint.

L’étude et ses chiffres

Ce nouveau numéro du BEH démarre avec une étude (accessible via le BEH, voir lien ci-dessus) conduite par Anne Pasquereau, Raphaël Andler, Pierre Arwidson, Romain Guignard, et Viêt Nguyen-Thanh. Elle a pour objectif « d’estimer la prévalence tabagique en France en 2019, son évolution par rapport à 2018 et son évolution à cinq ans » depuis la mise en place des programmes nationaux de lutte contre le tabagisme (PNRT) en 2014.

Toutes ses données proviennent du Baromètre de Santé publique France, enquête téléphonique réalisée auprès de 10 352 individus âgés de 18 à 18 ans, entre janvier et juin 2019.

Ainsi y apprend-on, pour l’année 2019, que 30,4 % des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré fumer du tabac, dont 24 % quotidiennement. Si le taux de prévalence tabagique est resté stable chez les hommes depuis l’année dernière, il aurait diminué chez les femmes, passant de 28,9 % à 26,5 %, et de 22,9 % à 20,7 % pour les fumeuses quotidiennes.

Une diminution qui se chiffrerait à – 4,5 points entre les années 2014 et 2019, soit 16 % de fumeurs en moins en France entre ces deux années. Le nombre de personnes déclarant n’avoir jamais fumé aurait lui aussi augmenté, passant de 33,7 % à 37,7 % sur la même période.

Concernant l’usage du vaporisateur personnel, aucune augmentation n’aurait été constatée. En effet, selon les auteurs de l’étude, en 2019, 34,4 % des interrogés auraient déclaré avoir expérimenté le vapotage, proportion décrite comme « stable par rapport à 2018 ».

De la même manière, l’usage actuel d’une cigarette électronique aurait été déclaré par 5,7 % des sondés, proportion également stable par rapport aux années 2018 et 2014.

Enfin, concernant l’usage quotidien d’un vaporisateur personnel, il serait actuellement de 4,4 %, encore une fois stable par rapport à l’année précédente, mais en augmentation de 3 % par rapport à 2014.

Conclusion

Pour les auteurs de cette recherche, si la prévalence du tabagisme n’a pas « diminué significativement entre 2018 et 2019 », la diminution du nombre de fumeurs en France, entre les années 2014 et 2019 est la plus haute jamais enregistrée depuis le début des années 2000, et a été enregistrée « chez les hommes comme chez les femmes, dans plusieurs classes d’âge de 18 à 54 ans, chez les personnes non diplômées et chez celles les plus diplômées, pour tous les niveaux de revenus et parmi les actifs occupés ».

Pour eux, cette diminution peut être attribuée à la mise en place de PNRT dont l’objectif qui était d’obtenir une baisse de 10 % du tabagisme quotidien entre 2014 et 2019 a été atteint. Si les scientifiques notent qu’il est difficile d’évaluer l’impact de chaque mesure individuelle mise en place dans le cadre de ces plans de réduction de tabagisme, ils indiquent que « la diminution significative de la prévalence observée en France, autorise à penser que les mesures fortes de politiques publiques dans la lutte antitabac depuis 2014, combinant des actions réglementaires et de prévention, ont été efficaces ».

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