Une étude publiée à la fin du mois de février dans la revue Environmental health perspectives était consacrée aux métaux dans la vapeur des cigarettes électroniques. Selon les résultats de leurs travaux, elle contiendrait des niveaux potentiellement dangereux d’arsenic, de chrome, de manganèse, de nickel et de plomb.
En chauffant, les résistances émettraient des métaux
Selon leur hypothèse, ces métaux pourraient provenir des résistances, une hypothèse soutenue selon eux par des concentrations plus élevées dans les dispositifs dont les résistances son changées plus fréquemment. L’inhalation répétée de ces métaux, avertissent-ils, a été associée à des cancers, des affections pulmonaires, hépatiques, immunitaires, cardiovasculaires et cérébrales. De quoi sérieusement inquiéter.
L’auteur principal de l’étude, Ana María Rule, du Département d’ingénierie et de santé environnementale de l’école Bloomberg insiste “il est important pour la FDA, les fabricants d’e-cigarettes et les utilisateurs de savoir que les résistances, telles qu’elles sont fabriquées actuellement, semblent émettre des métaux toxiques qui se retrouvent ensuite dans les aérosols que les vapoteurs inhalent”.
Dr Farsalinos, au secours !
Il faut dire que le Dr Farsalinos connait bien ce sujet. Il avait publié en 2015 les résultats de recherches qu’il avait menées justement sur la présence de métaux dans la vapeur des cigarettes électroniques. Il avait alors conclu que pour les fumeurs, l’exposition aux métaux présents dans la vapeur ne devrait avoir aucun impact majeur sur la santé.
Il a posté sur Facebook le message suivant : “A tous ceux qui posent des questions au sujet de la récente étude sur les émissions de métaux par les cigarettes électroniques, voici mon commentaire : La quantité significative de métaux que les auteurs ont déclaré avoir trouvé a été mesurée en μg/kg. En fait, ils sont si bas que pour certains cas (chrome et plomb) j’ai calculé qu’il faudrait vapoter plus de 100 ml par jour pour dépasser les limites fixées par la FDA pour la prise quotidienne de médicaments par inhalation.”
17.000 respirations, 600 bouffées par jour
Le chercheur grec regrette que, malheureusement, il s’agit “encore une fois” de données et de constatations “mal interprétées et prises hors contexte“. Les auteurs ont utilisé, comme nombre d’autres avant eux, les limites de sécurité environnementale fixées pour une exposition à chaque respiration pour les appliquer au vapotage. Cependant, si les humains respirent plus de 17.000 fois par jour, les vapoteurs ne prennent que 400 à 600 bouffées par jour.”
En novembre dernier, Farsalinos déclarait que malheureusement “le domaine de la recherche sur la cigarette électronique voit un nombre anormalement élevé d’études faisant état de résultats “étranges””. Il a appelé à plusieurs reprises les chercheurs dans ce domaine à davantage de prudence, à rechercher leurs erreurs éventuelles, à prendre en compte les contextes pertinents pour interpréter leurs résultats, avant de publier des conclusions à l’origine de déchainements médiatiques et la diffusion d’informations inexactes et voire dangereuses.
Pour aller plus loin :
Emissions de métaux des e-cigarettes, pas d’inquiétudes à avoir selon le Dr Farsalinos
Traces de métaux dans la vapeur de certaines cigarettes électroniques : faut-il s’inquiéter ?
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[1] Pablo Olmedo et al. Metal Concentrations in e-Cigarette Liquid and Aerosol Samples: The Contribution of Metallic Coils. doi.org/10.1289/EHP2175