Le pays a récemment voté une série de 31 mesures destinées à améliorer la santé publique.

Protection de la santé publique ou restriction des libertés individuelles ?

Si de nombreuses lois, souvent incompréhensibles pour les habitants de démocratie que nous sommes, dictent le quotidien des habitants de Corée du Nord, d’autres sont parfois votées, et semblent tout à coup beaucoup plus classiques. C’est notamment le cas d’une série de mesures récemment votée dans la dictature la plus dure du monde.

Quelques exemples de lois appliquées dans le pays
  • Seuls les hommes sont autorisés à conduire.
  • Il est interdit de sourire, de boire, de danser, et même de parler fort, le 8 juillet de chaque année, jour de la mort de Kim Il-sung.
  • Une personne qui s’endort durant un discours du Chef du parti peut être exécutée. L’un des ex-ministres de la Défense du pays a été fusillé à l’aide d’une batterie antiaérienne pour cette raison.
  • Il est interdit de prononcer le nom du leader sans l’accompagner d’un préfixe qui le met en valeur.
  • Les appels extérieurs au pays sont interdits. Cette action est considérée comme un crime et peut coûter la vie à la personne qui s’y adonne.
  • Les jeans sont considérés comme un produit du capitalisme. Il est ainsi interdit d’en porter.
  • Internet ne fonctionne pas en Corée du Nord, sauf pour certaines professions. Ces dernières sont particulièrement surveillées par le régime.
  • Il n’est pas possible de choisir son métier. Le régime dicte la carrière de chaque citoyen, en fonction de ses besoins.
  • Il n’est pas possible d’arborer la coupe de cheveux de son choix. Une liste très précise existe, et doit être respectée.
  • Le régime choisit le lieu d’habitation de chaque habitant, en fonction de ses besoins et de la classe sociale de chacun.
  • En cas d’incendie, les habitants ont pour obligation de sauver, en premier, les photos du représentant du régime.

En effet, il y a quelques jours, la Corée du Nord a voté une série de 31 mesures destinées à « resserrer les contrôles juridiques et sociaux, protéger la vie et la santé de la population, offrir des cadres de vie plus cultivés et plus hygiéniques ».

Parmi elles, certaines lois antitabac telles que l’interdiction de fumer dans les centres d’éducation politique et idéologique, certains lieux publics tels que les cinémas, tous les établissements médicaux, mais également les écoles, les centres sociaux, ainsi que les transports publics.

Dans un pays où l’OMS estime que plus de 46% des hommes fument, difficile de dire comment le régime compte mettre en œuvre ces nouvelles lois.

Difficile également de dire, comment l’industrie du tabac locale, particulièrement dynamique, vivra ces nouvelles restrictions.

Ceci étant dit, aura-t-elle quelconque autre choix que de s’y plier ?

Côté réduction des risques, la cigarette électronique reste tout à fait légale dans le pays, bien qu’il soit particulièrement difficile de se procurer des produits de la vape. De plus, suite aux incidents pulmonaires survenus aux États-Unis durant l’année 2019, plusieurs journaux officiels de Corée du Nord ont alerté les habitants sur le fait que « les opinions de longue date selon lesquelles les e-cigarettes sont plus sûres que les cigarettes ordinaires ont été complètement démenties » et qu’utiliser une e-cigarette conduit au tabagisme.

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