Récemment, hasard du calendrier, j’ai reçu en test deux liquides hors normes. Chacun avait son identité et sa raison d’être. Et ceci pose quelques questions : que peut-on faire en vape, et surtout, dans ce cas, pourquoi fait-on toujours la même chose ?
Fondue Suisse à 20 watts
J’ai eu cette chance. Parce que, oui, c’est une chance. Le e-liquide Swiss Fondue est fabriqué par Swiss Vaps, et n’est pas commercialisé, c’est une édition limitée envoyée à quelques reviewers et volontaires triés sur le volet.
A voir les mines dégoûtées de ses testeurs, ce liquide n’est pas bon. En effet (mais nous y reviendrons), mais ce n’était pas son but. L’objectif de Swiss Fondue était juste de prouver d’une part le fait que la vape permet de faire ce qu’on veut, et d’autre part de démontrer le savoir-faire du créateur. Le tout en faisant parler de la marque.
C’est réussi : effectivement, le Swiss Fondue est réaliste, ce qui est un exploit aromatique, il a fait parler de la marque Swiss Vaps, et en bien, au final. Parce que ce happening était plutôt drôle, et que le reste des liquides est extrêmement bien réussi.
Mais vous aurez noté que j’ai signalé que nous allions y revenir. Il est temps de faire un encadré.
Au final, c’est tout bon pour Swiss Vaps, qui a su répondre de la meilleure des façons à la question « parmi tous les fabricants de liquides, comment faire parler de soi ? ». Leur réponse, donc, en faisant un liquide qui soit à la fois réussi mais invapable. Ce qui au passage donne envie de tester le reste de leur gamme, et il y a des pépites. Des bonnes, s’entend. Essayez leur Glacier Menthol, vous verrez.
Vous pouvez trouver ces liquides sur le site de Swiss Vaps.
Un shot de Wasabi
Et donc, ce liquide gourmand est souligné par une note de wasabi. Pas trop forte, pour ne pas étouffer le goût de l’ensemble, mais suffisamment pour donner au liquide une sensation piquante. Même les lèvres picotent un peu après l’avoir vapé. En un mot, on sent bien le wasabi au milieu du mélange, alors que, personnellement, l’ananas, je le cherche toujours (ce qui n’est vraiment pas grave).
Il s’est passé quelque chose de curieux, avec ce liquide, c’est que j’ai dû en vaper pas loin de 10 millilitres avant de savoir si je l’aimais ou non. Un indice précieux, déjà : on n’a pas besoin d’en consommer autant avant de savoir qu’on déteste un liquide.
Et la conclusion a été encore plus surprenante : en fait, j’adore ce liquide. Il est sur mon podium personnel parmi tous ceux que j’ai pu tester cette année. Alors, pourquoi ce doute ? Simplement parce que cette sensation piquante, voire aigre par moment, est totalement inhabituelle dans la vape. Quand on est passionné de vape, et à plus forte raison quand on travaille au Vaping Post, on teste beaucoup, beaucoup de liquides. Certains se distinguent par leur goût très différent, mais peu par les sensations qu’ils procurent.
Un franc succès, donc, pour ce Wasabi Shot, disponible chez Calumette.
Tout est possible, tout est réalisable
En réalité, il y a, de par le monde, des millions d’arômes possibles pour la vape. Pas des produits alimentaires, ce sont des choses très différentes, mais il est possible, à peu près pour tout, d’en faire une molécule aromatique vapable.
Ce qui pose une question sérieuse : pourquoi, sur l’immense majorité des liquides qui sortent, a-t-on toujours la même recette ? Fruits-koolada pour les fruités frais. Crème et fruits, pour les gourmands. On m’objectera que c’est ce que veulent les vapoteurs. Je m’inscris en faux. C’est ce qu’on propose aux vapoteurs, nuance.
Les aromaticiens de la vape ont, littéralement, de l’or entre les mains. Les créatifs d’aujourd’hui peuvent faire, en matière de goût, absolument ce qu’ils veulent. Et très peu le font. Pourtant, rappelez-vous : tous les grands liquides classiques, du Boba’s Bounty aux Five Pawns de la grande époque, la Chose aujourd’hui ou encore les trop méconnus Boston Shaker Vape ont tous été de grands succès commerciaux alors qu’ils différaient de ce dont on a l’habitude.
Comme si les juices makers ne parvenaient pas à comprendre que les recettes classiques assureraient à peine leur survie là où l’originalité pouvait faire leur fortune.