Le docteur Philippe Presles que nous connaissons bien pour ses différentes actions médiatiques en faveur de la cigarette électronique, s’associe une nouvelle fois avec plusieurs professionnels de santé pour demander à la ministre de la Santé de bien vouloir considérer les questions éthiques que soulève la réglementation du produit dans notre pays.

L’e-cigarette fait reculer le tabagisme : une opportunité qu’il faut saisir aujourd’hui

"Appliquons le principe de précaution à la e-cigarette" sur L'Express.

Appliquons le principe de précaution à la e-cigarettesur L’Express.

Alors que le récent recul des ventes de tabac peut être attribué en grande partie au succès de la cigarette électronique en France, Presles et les cosignataires de cette nouvelle lettre s’inquiètent de voir que les médias ne relaient pas les bonnes informations.

En rappelant que l’ecig tire son attractivité de la gestuelle conservée pour le fumeur et que son profil toxicologique constitue une véritable réduction des risques pour ses usagers, ces professionnels de santé s’indignent du manque de recul scientifique trop souvent mis en avant dans les argumentaires de ses détracteurs. C’est le fameux principe de précaution que l’on entend très souvent : pas assez de recul.

Or ce principe de précaution soulève un problème éthique grave selon Presles qui n’oublie pas de rappeler la définition même de ce principe (déclaration de Rio, 1992) : “En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives […]“.

Les 70 000 personnes qui meurent prématurément du tabagisme, première cause de mortalité évitable en France, justifient amplement de prendre, aujourd’hui, les mesures qui s’imposent pour favoriser l’adoption de l’e-cigarette auprès des fumeurs français.

Cet amalgame entre le tabac et la e-cigarette sème le doute et paralyse les fumeurs -P. Presles / JM. Klein

Pour ce qui est du risque de passerelle vers le tabagisme chez les jeunes, un argument très largement utilisé pour justifier un contrôle restrictif du produit, Presles s’en remet à la récente enquête de l’OFT menée par le professeur Dautzenberg en ce début d’année. L’étude avait en effet démontré que l’arrivée de la cigarette électronique s’était accompagnée d’une augmentation de vapoteurs et d’une baisse de fumeurs chez les 16-19 ans, un constat simple qui balaye les craintes.

Pour ces professionnels, mettre côte à côte tabac et cigarette électronique représente un danger qu’il s’agit de dénoncer fermement : “Cet amalgame entre le tabac et la e-cigarette sème le doute et paralyse les fumeurs“.

Il faut informer la population sur les dangers respectifs de ces deux produits, diamétralement opposés dans les risques qu’ils représentent pour la santé, et saisir l’opportunité qui s’offre aujourd’hui aux décideurs politiques pour faire reculer le tabagisme de manière significative.

“Les mesures qui sont mises en place contre la e-cigarette constituent de facto de véritables campagnes de désinformation” expliquent les auteurs, qui appellent la ministre à enfin construire une politique de santé publique “innovante et ambitieuse“.

Parce que le sujet de l’e-cigarette en France, tel qu’il est abordé à l’heure actuelle par les autorités et les médias, soulèvent des problèmes éthiques très importants, les signataires de cette lettre demandent à Marisol Touraine de faire appel au comité consultatif national d’éthique (CCNE) afin de l’appuyer dans ses réflexions politiques.

Ajoutée à la première, cette deuxième communication médicale en direction de la ministre n’a toujours pas suscité de réponse de sa part. Nous verrons si le 17 juin (annonce du nouveau plan Santé) sera la date choisie pour y faire référence.

 

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