Au Canada, l’Université Victoria publie aujourd’hui les résultats d’un projet de recherche “Clearing the air around e-cigarettes” qu’elle a entamé en avril 2016. Après l’examen approfondi de 170 études, les scientifiques canadiens confirment le potentiel de la vape pour réduire les méfaits du tabagisme.

170 études scientifiques passées au crible

Une équipe de chercheurs canadiens de l’Université Victoria s’est lancée dans une étude (1) indépendante pour tenter d’y voir plus clair sur le vapotage.  

Les scientifiques ont recherché dans l’abondante littérature scientifique existante des documents pertinents pour leurs travaux. Ils ont consulté quinze bases de données, identifié 1622 articles et en ont retenu 170 selon leurs critères.

Les craintes d’un effet passerelle sont injustifiées et exagérées.
-Marjorie MacDonald, directeur de la recherche

Cette revue systématique de la littérature publiée jusqu’au mois d’avril 2016, a permis aux chercheurs de tirer quatre conclusions.

1. Des preuves encourageantes montrent que les dispositifs de vapotage peuvent être au moins aussi efficaces que les autres substituts nicotiniques pour arrêter de fumer.

 

2. Rien ne montre l’existence d’une passerelle du vapotage vers le tabagisme chez les jeunes. Loin de l’encourager, les e-cigarettes remplacent le tabac. Les preuves disponibles montrent que la consommation de tabac des jeunes a diminué alors que l’utilisation de ces dispositifs a augmenté.

 

3. La vapeur produite par les dispositifs se disperse dans l’air en moins de 30 secondes contre 18 à 20 minutes pour la fumée de tabac. L’exposition passive est considérablement réduite. L’exposition passive à la nicotine, bien que faible, est mesurable tandis que l’exposition aux substances cancérigènes n’est pas significative.

4. L’aérosol produit par les vaporisateurs ne contient qu’une fraction des substances toxiques présentes dans la fumée de cigarette (18 au lieu de 79) et à des niveaux nettement inférieurs et aucun goudron. Des recherches sont encore nécessaires pour certaines substances qui peuvent encore être présentes.

Convergence des points de vue

Ces travaux tirent les mêmes enseignements que les recherches publiées au Royaume-Uni par Public Health England, l’agence de santé publique anglaise, en août 2015 et par le Royal College of Physicians en avril 2016.

Les chercheurs recommandent aux autorités canadiennes de s’appuyer sur les meilleures données scientifiques disponibles afin de réglementer le vapotage dans l’intérêt de la santé publique. “Les craintes infondées d’un effet de passerelle» ne devraient pas entrer en ligne de compte. Au contraire, selon les universitaires, les efforts de santé publique devraient se concentrer sur l’aide à apporter aux fumeurs pour arrêter le tabac et veiller à ce que seuls des dispositifs sûrs soient légalement disponibles. De telles politiques contribueraient à réduire les dommages du tabagisme direct et passif.

 


(1) O’Leary, R., MacDonald, M., Stockwell, T., & Reist, D. (2017). Clearing the Air: A systematic review on the harms and benefits of e-cigarettes and vapour devices. Victoria, BC: Centre for Addictions Research of BC.

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