Le Dr Anne Borgne, interrogée sur le vapotage au travail, s’inquiète des mesures d’interdiction qui pourraient renvoyer des vapoteurs vers le tabac.
“Voir quelqu’un vapoter n’incite pas à fumer mais plutôt à vapoter”
Dans une interview accordée au Télégramme, l’addictologue Anne Borgne exprime ses réticences vis à vis de l’interdiction du vapotage sur le lieu de travail. Ces mesures s’appuient sur l’hypothèse que vapoter pourrait inciter à fumer et sur la crainte d’éventuels risques liés au vapotage passif.
L’experte en tabacologie s’inscrit en faux contre ces deux allégations. Au contraire, selon elle, “voir quelqu’un vapoter n’incite pas à fumer mais plutôt à vapoter” et d’ajouter “C’est plutôt ça que l’on voudrait voir se généraliser de la part des fumeurs“. Quant aux éventuels risques liés au vapotage passif pour l’instant rappelle-t-elle aucun élément ne va dans ce sens, “il n’existe en tout cas aucune preuve.”
“Mettre les vapoteurs dehors pourrait les renvoyer à la cigarette”
La contrainte d’aller fumer dehors a fait prendre conscience un certain nombre de fumeurs de leur dépendance, explique encore la professionnelle de santé. Ils ont choisi le vapotage pour arrêter de fumer. En le leur interdisant au travail “on met dehors les vapoteurs comme on a mis dehors – à raison – les fumeurs … les vapoteurs risquent de se remettre à fumer”
Pour rassurer leurs collègues non-vapoteurs, l’experte en tabacologie, rappelle que l’Aiduce a élaboré une charte de bonne conduite soutenue par de nombreux professionnels de santé. Celle-ci invite les vapoteurs à “faire le moins de vapeur possible”, “ne pas utiliser des produits qui ont une odeur qui pourrait incommoder et demander à ses voisins la permission de vapoter.”