Hasard du calendrier, nous avons relaté dans les actualités de ce mardi deux nouvelles faisant état de la vape en prison, une en Angleterre et une en France, cette dernière à l’initiative de la Vape du Cœur. Alors que certains ont essayé, en vain, d’entamer un début de polémique, c’est au contraire une action des plus intelligentes, et, c’est le plus beau, sans calcul.

Passer du geek au naturel

L’association La Vape du Coeur vient de mener une action dont la portée va bien au-delà de ses espoirs et ouvre des pistes intéressantes pour la défense de la vape. Et, c’est cela le plus beau, sans calcul et par pur altruisme.

La vape du cœur a distribué des kits de vape à des prisonniers en collaboration avec le CHU de Caen.

En partenariat avec le CHU de Caen, l’association a distribué 130 kits à des prisonniers dans le Calvados, pour se substituer à la cigarette.

La Vape du Coeur ne s’est sans doute pas rendu compte qu’elle se livrait à une manœuvre politique absolument géniale. Imaginons en effet qu’une des deux ministres concernées, en l’occurrence Mme Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, dont dépend l’administration pénitentiaire, ou Mme Agnès Buzyn, ministre de la Santé, soit prise d’envie de critiquer cette initiative. L’intéressée se retrouvera à mettre en cause son administration, mais, de plus, celle d’une collègue du gouvernement. Délicat.

Menée sans arrière-pensée, l’opération est pourtant un beau pied de nez aux politiques.

Plus fort encore, l’opération implique des agents hospitaliers et des agents de l’administration pénitentiaire qui sont au contact du terrain chaque jour, et qui ont dû donner leur aval, parce que ce type de distribution ne se fait pas sans un bon nombre de tampons apposés sur des documents. Dès lors, pour l’action associative, c’est du pain bénit, surtout si elle parvient à convaincre un ou plusieurs groupes de l’opposition politique de l’intérêt de la chose « Voilà des gens qui agissent concrètement sur le terrain et la réaction des ministres montrent qu’ils sont dogmatiques et éloignés du terrain ».

Et cette initiative contrarie le discours politique anxiogène.

Madame Buzyn ne pourra même pas utiliser l’argument des substituts pharmaceutiques : vérification faite auprès de trois établissements pénitentiaires, ces derniers sont proposés par les infirmeries depuis des années, sans succès.

Bref : à partir du moment ou l’opération devenait publique, et la presse locale s’en est fait l’écho, la vape ne pouvait que marquer des points et s’en sortir positivement.

Positiver le négativisme

Même les commentaires négatifs soulignaient involontairement un aspect positif de l’opération.

Positivement ? Ici et là, on a pu voir des commentaires “Tout ça pour des prisonniers, alors qu’il y a des pauvres/des vieux bien plus méritant qui pourraient en profiter.”, inutile de vous faire un dessin, vous connaissez par cœur ce type de discours. Il est compréhensible que cela ait pu en démoraliser certains, au premier chef les membres de l’association qui ont juste voulu bien faire. MAIS ces réaction, d’une, n’intéressent personne, et de deux, deviennent franchement intéressantes lorsqu’on les lit d’un point de vue positiviste.

En regrettant que d’autres n’aient pas pu en bénéficier, ils assimilaient la cigarette électronique à un élément positif sur les sites de presse. 

En effet, les commentaires, soient saluent l’initiative, soit la critiquent parce que d’autres auraient pu, selon les détracteurs, en profiter. Cette distribution de cigarette électronique est donc perçue comme quelque chose de positif pour les prisonniers, avec la bénédiction d’un CHU. Dans l’intégralité des articles traitant du sujet, de Tendance Ouest à Ouest France en passant par France 3, la vape est présentée comme un bénéfice, et non pas, comme souvent, un objet de méfiance.

Multiplier les initiatives

Ce petit ruisseau local peut mener à une grande rivière.

Comment agir pour la vape au quotidien ? En se rappelant que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les actions entreprises par les associations de défense des vapoteurs, aussi bien menées et conçues soient-elles, ne sont rien sans un soutien populaire. Et un soutien populaire se crée par des petites actions quotidiennes qui, peu à peu, imposeront la vape comme un bienfait et, c’est le plus important, une évidence.

Les pistes sont nombreuses. Continuer cette action dans d’autres centres pénitentiaires, pour commencer. L’étendre ailleurs, dans toutes les populations en état de précarité, financière mais aussi technologique.

Aider son prochain grâce à la vape, c’est l’implanter positivement dans la société.

Pourquoi, par exemple, ne pas créer une association locale qui passerait, deux fois par semaine, dans des maisons de retraite, faire tester le matériel aux résidents, former les soignants au remplissage des tanks et au changement des résistances pour ceux qui ne peuvent pas le faire eux-même ? Ou encore mener une opération auprès des SDF, en impliquant des boutiques ou ceux-ci pourraient recharger leurs accus, voire échanger leurs accus vides contre des accus chargés. On a inventé les « cafés en attente », pourquoi pas les « bouteilles de liquide en attente ».

Et c’est enfoncer le clou dans le cercueil de ses détracteurs. 

Tout cela semble à méditer, non ? Toutes ces actions ne pourraient qu’avoir un impact positif, tant pour la santé publique que pour la société. Sans compter que les médias, comme l’a prouvé la Vape du Coeur, n’hésiteront pas à parler de ces initiatives qui présentent la vape sous un aspect positif totalement à l’opposé des discours anxiogènes habituels.

Aider son prochain et de cette façon assurer son avenir : c’est presque une religion, quand on y pense.

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