J’ai survécu à un Vapexpo de plus. Un salon extraordinaire, incroyable, fastueux, sympathique, mais épuisant. Ou alors c’est moi qui me fait vieux. Il faut absolument que je vous raconte ça. Ah, c’est le jour de l’article du vendredi ? Ben ça tombe bien.
Premier jour : gris
Le constat de ce premier jour est décevant : le Vapexpo est un endroit gris, pollué, rempli de gens qui font n’importe quoi en ne se souciant que d’eux et au détriment de la sécurité des autres. Il est rempli de gaz toxiques, surpeuplé, on y respire très mal et on aimerait être ailleurs. Non, attendez, c’est pas le Vapexpo, ça, c’est le périphérique parisien.
C’est fou, hein : à chaque fois que j’élabore une stratégie fine pour échapper aux embouteillages sur le périphérique, c’est loupé. Là, je m’étais dit « En arrivant un samedi à 14 H 30, devrait pas y avoir trop de monde ». Raté. Notez, la dernière fois, je m’étais dit « Un dimanche soir à une heure du matin, sens départ, ça devrait aller », encore raté.
Comme me le disait un parisien, il y a TOUJOURS du monde sur le périph’.
Ça ne m’étonne pas que ce pays ait des problème, quand manifestement, la seule et unique occupation des habitants de sa capitale consiste à passer leurs journées dans une voiture à l’arrêt en écoutant Jul.
Finalement, arrivé au Vapexpo, je progresse d’à peine quelques mètres avant d’entendre l’annonce « Nous allons fermer, merci de votre visite et à demain ». J’en étais sûr : l’équipe doit être constituée de parisiens qui ne pensent qu’à une chose, se débarrasser des vapoteurs pour aller faire quelques tours de périphérique. Ah, non, en fait, c’est l’heure. C’est juste moi qui ait mis trois heures de plus que ce que j’avais prévu pour arriver.
Vous savez qu’il faut autant de temps pour faire Landerneau – Rennes que Porte de Saint-Ouen – Porte de la Villette ? Moi je ne le savais pas. Et je vivais très bien cette ignorance.
Interlude : premier soir brumeux
Encore de la vapeur, le premier soir, mais celles, éthyliques, de collègues venus des quatre coins du monde et qui se retrouvent à l’occasion du Vapexpo. Conseil : toujours, je dis bien toujours, choisir le bar de l’hôtel le premier soir. Et s’asseoir pas trop loin de l’ascenseur.
Deuxième jour : Louis de Funès
Rien à voir, le deuxième jour, avec les pérégrinations du premier. Il faut dire que je me suis tenu soigneusement éloigné de tout ce qui pouvait ressembler, de près ou de loin, à un périphérique. Mais Louis de Funès m’attendait en embuscade, et, ça, c’était inattendu.
Parce que, oui, il est arrivé une histoire très étrange mettant directement en scène un tatouage, un modeur grec, un directeur marketing français et le célèbre acteur. Une histoire qui va au-delà de ce que l’imagination peut concevoir. Une histoire qui entrera certainement dans la légende du Vapexpo, une histoire que les arrière-petits enfants de vapoteurs se murmureront, blottis dans les ténèbres autour d’une flamme vacillante, une histoire qui taraude plus que de raison ma propension naturelle à en faire des tonnes. Ce genre d’histoire là.
J’étais parti pour vous la raconter, mais j’ai la flemme. Sachez que je culpabilise, parce que vous loupez franchement un truc.
Le deuxième jour, c’est aussi celui des selfies. On se croise, on se salue, pensez donc, on discute toute l’année, par messagerie et mails, et là on se voit en vrai. Du coup, on se fait un selfie. Et après, on le poste sur Facebook. Et on a des commentaires.
Comme cette jeune femme d’une société très connue, je ne dirai pas qui, mais sa boîte est cotée en bourse, qui s’est retrouvé avec un commentaire disant « tu es jolie, j’aurais bien voulu faire un selfie avec toi ». Donc, reprenons : elle est jolie, donc photo ? Ça me paraît un peu court. Votre serviteur, par exemple, a fait un selfie avec elle. Mais c’est parce qu’elle est dresseuse-portraitiste de mouscargots, experte arachnophile, sommelière en fondue helvétique, et parce que c’est une copine, ce qui veut dire qu’on se connaît et qu’on s’apprécie. C’est vrai qu’elle est jolie, mais elle est tellement plus que ça, la réduire à son magnifique sourire serait passer à côté de l’essentiel. En d’autres termes, t’as rien compris à la vie, bonhomme. Cordialement. Bisous.
J’ai fait finalement peu de selfies, parce que je ne suis pas pour la vacuité de ces images qui nous mettent en scène, occultant sous notre narcissisme le véritable objet de cette captation picturale d’un instant furtif devenu éternité numérique.
Non, en vrai, j’avais oublié mon chargeur et j’avais plus de batterie.
Mais j’ai quand même des souvenirs avec des modeurs grecs dont un est fan de Louis de Funès et l’autre est aussi un ami (Atmizone), des popes orthodoxes à poil soyeux (en vrai, c’est Xavier et Augustin de chez Phileas) et des faiseurs de rois (Fred et Arganne de 814, d’ailleurs, je remarque que le gars collectionneur de selfies avec les jolies fille l’a loupée, et miro avec ça. Notez, il y a un point commun entre les deux, 814 aussi est appelé à régner. Ceux qui l’ont comprise, sous vos applaudissements, merci).
Ainsi disait Bilbon dans le Seigneur des Anneaux, et jamais phrase ne s’appliqua mieux qu’à ce Vapexpo, tant étaient nombreux ceux que l’on rencontrait, mais avec qui l’on ne passait pas autant de temps qu’on l’aurait voulu, comme Audrey et Aniki, alias Animodz, ou Walter, alias Flavor Hit, dont j’attends encore qu’il finisse l’histoire qu’il avait commencé à me raconter, et encore plus nombreux étaient ceux qu’on n’avait pas vu.
Et un qu’on ne reverrait plus. Discrètement, mais dignement, le Vapexpo avait rendu hommage au Plombier Volant, avec des badges et un livre d’or.
Interlude : deuxième soir
Le deuxième soir a vu Ghyslain Armand récompensé aux Vapexpo Awards. Enfin, il y en a eu plein d’autres, mais Ghyslain est le fondateur du Vaping Post, alors, forcément, on ne parle que de lui, c’est bien normal.
Bien évidemment, on a parlé de tous les autres lauréats. Dont deux vont se marier. On le sait de source sûre, parce que l’un a demandé à l’autre sa main sur la scène des Awards, et l’autre a dit « oui ». Bon, il faut dire que ces deux garçons sont PACSés depuis trèèès longtemps, finalement, les périodes d’essais, parfois c’est bien. Ça évite de plomber l’ambiance avec un « non ». Félicitations aux futurs mariés, sincèrement.
S’en est suivi une réunion de la rédaction du Vaping Post, dont je vais vous dévoiler le contenu. Dans 75 ans, quand le secret sera levé et nos notes déclassifiées. Un vendredi, évidemment.
Dernier jour
Le dernier jour est le plus épuisant. Non, pas à vivre, de toute façon, le dernier jour, tout le monde est épuisé. Non, c’est épuisant à raconter, parce qu’il y a tellement de monde dont je n’ai pas cité le nom et qui va m’en vouloir. Mais ne vous en faites pas : il reste tellement d’articles du vendredi à faire.
Par exemple, je ne parle pas d’Anne-Claire de Vaponaute. Parce qu’on va beaucoup parler de la marque prochainement. Ooooh que oui…
On part soulagé et déçu à la fois. Soulagé, parce que bon, c’est plus de nos âges. Déçu devant l’ampleur de ce qui n’a pas été accomplis et qu’il restait à faire. Comme trouver un bon exorciste à Volute Modz, parce que les gars sont quand même maudits.
C’est souvent le dernier jour que l’on commet des erreurs fatales. J’avais calculé qu’en partant à quinze heures, je serais chez moi à vingt et une heure, en roulant tranquille. Pauvre de moi, j’avais oublié le périphérique. En rentrant dans mon allée, à deux heures du matin, je pestais encore.
Il y a encore tant de chose à dire, et tant d’oublis. Mais impossible pour moi de ne pas finir en présentant mes plus humbles excuses à Patrick Bédué et son équipe, qui, toute l’année, travaillent d’arrache-pied pour offrir à la vape un salon à la fois professionnel et humain, un digne écrin pour ce joyau qu’est la vape. Sincèrement, et du fond du cœur, merci à vous. S’en amuser un vendredi, c’est honteux. Ca mériterait un tour de périphérique.
Cet article d’opinion a pu être écrit avec beaucoup de caféine et d’anti-cernes.C’est plus de mon âge, ces trucs là.