En l’absence d’associations de défense de la vape, le Vietnam pourrait complètement interdire le vaporisateur personnel, notamment à cause d’un profond manque de connaissances sur le sujet.

Aucune réglementation mise en place

À l’heure actuelle, l’utilisation d’un vaporisateur personnel n’est pas réglementée au Vietnam. Il ne serait ainsi pas rare de croiser des vapoteurs au café du coin, cigarette électronique à la bouche, qui mettraient « mal à l’aise » les personnes autour d’eux. Dans un pays qui aurait consommé environ 103 milliards de cigarettes en 2017, il est aisé de comprendre que la vaporisation puisse attirer.

Seulement voilà, tout comme aux États-Unis, l’utilisation d’une vape par les jeunes commence à inquiéter. Particulièrement, car il semble exister une véritable méconnaissance du produit dans le pays.

« Les vendeurs annoncent toujours que les cigarettes électroniques sont moins toxiques que les cigarettes traditionnelles. Cependant, lorsque je vape, je ne me sens pas à l’aise, car je ne sais vraiment pas exactement quelles substances sont dedans, si elles ont un effet sur ma santé ou non, alors j’ai progressivement arrêté la cigarette électronique », explique par exemple cet habitant du quartier de Tan Phong, dans la ville de Bien Hoa, qui a vapoté durant longtemps.

Pour lui, s’il n’est pas possible d’interdire le vapotage, il faudrait mettre en place des « règles de sécurité et des taxes » pour ces produits.

Le ministère de la santé mésinformé

Le mois dernier, l’association médicale du Vietnam et le ministère de la Santé organisaient un séminaire d’informations sur le vapotage et les produits du tabac chauffé.

Sur place, tandis que des représentants de l’OMS confirmaient que la nicotine contenue dans ces produits était « aussi nocive que celle dans les cigarettes traditionnelles », le ministère indiquait quant à lui que des études auraient prouvé que les cigarettes électroniques et le tabac chauffé seraient « aussi nocives que fumer ».

Si l’on peut déplorer le manque d’informations vérifiées qui parvient au gouvernement du pays, notamment à cause de l’absence d’une quelconque association de défense de la vape au Vietnam, certains articles locaux semblent inquiétants.

C’est notamment le cas d’une publication parue il y a seulement quelques jours, dans laquelle plusieurs jeunes vapoteurs sont interviewés.

Alors que l’un d’eux se vante par exemple d’être « le meilleur fumeur » de son groupe, un autre explique clairement que lorsque les jeunes du quartier n’ont plus de quoi se payer du e-liquide, ils se mettent à fumer.

« Comme ils sont devenus de plus en plus dépendants et ne pouvaient pas s’offrir de liquide électronique coûteux, ils sont passés au tabac », explique-t-il ainsi, en pointant du doigt un groupe de jeunes assis dans un café de l’autre côté de la rue. De quoi donner du grain à moudre aux anti-vape, fervents défenseurs d’une théorie de la passerelle pourtant maintes fois réfutée.

Ces faits inquiétants sont arrivés jusqu’aux oreilles de Nguyen Nho Huy, chef adjoint du département d’éducation physique du ministère de l’Éducation et de la formation, qui parle d’un « problème émergent ».

Le fonds vietnamien de lutte contre le tabagisme serait actuellement en train d’élaborer une réglementation concernant le vapotage, à destination du gouvernement. En attendant, celui-ci devrait mettre en place des « mécanismes » pour empêcher les étudiants de vapoter.

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