Certains vont même jusqu’à accuser l’entreprise de proposer un produit qu’elle sait nocif pour la santé, comme l’a fait en son temps l’industrie du tabac.
Des adolescents en souffrance
Selon cet article du quotidien Les Échos (article réservé aux abonnés), Frances Haugen, ex-employée de Facebook, irait même plus loin en expliquant que concernant les réseaux sociaux, les adolescents ne seraient pas capables de se contrôler.
Si la parole de France Haugen est aussi écoutée, c’est parce qu’elle est la lanceuse d’alertes à l’origine des Facebook Files. En effet, après avoir quitté le poste qu’elle occupait au sein de l’entreprise de Mark Zuckerberg en mai dernier, elle a emporté avec elle de nombreux documents confidentiels issus de recherches internes, qu’elle a par la suite confiés au Wall Street Journal. Le quotidien révélait ainsi, après les avoir étudiés, que Facebook aurait découvert que son réseau social Instagram empire l’image que 32 % des adolescents ont de leur corps. Des résultats qui auraient été diffusés sous la forme d’un diaporama lors d’une réunion au cours de l’année 2019. Parmi les images qui défilaient ce jour-là, plusieurs étaient accompagnées de textes disant par exemple :
« Nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois », ou encore « les ados accusent Instagram d’augmenter les niveaux d’anxiété et de dépression ».
Frances Haugen était d’ailleurs auditionnée à ce sujet par le Sénat américain, le 5 octobre dernier.
Si ces révélations ne sont pas les seules qu’a faite la lanceuse d’alerte, qui a également expliqué qu’après les élections américaines de 2020, Facebook aurait supprimé de nombreux filtres anti fake news puisque ceux-ci auraient été responsables d’une baisse de fréquentation de la plateforme, et donc de ses revenus publicitaires, ses propos font écho à ceux de sénateurs des USA qui, en septembre dernier, avait également attaqué Facebook.
Instagram, c’est comme cette première cigarette censée rendre les adolescents accros le plus tôt possible, clamait par exemple le démocrate Ed Markey. Facebook a fait comme l’industrie du tabac, ils ont mis en avant un produit, tout en étant au courant de ses conséquences néfastes pour la santé des jeunes gens, simplement dans le but de faire plus d’argent.
De son côté, Mark Zuckerberg s’est défendu de ces accusations à travers un long post Facebook publié sur sa page. Il y note notamment qu’il est décourageant de voir notre travail sorti de son contexte et utilisé pour construire un discours faux affirmant que tout ça nous est égal.
Alors, les réseaux sociaux, aussi dangereux que Big Tobacco ?
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