La nouvelle édition du rapport sur les progrès des cigarettiers dans la lutte contre le tabagisme démontre une stagnation de ces derniers.
4 800 milliards de cigarettes vendues l’année dernière
Nous en avions parlé lors de sa création en 2020. Le Tobacco Transformation Index (TTI), créé par le cigarettier Philip Morris International (PMI) par le biais de son organisme Foundation for a Smoke-Free World, a récemment vu son édition 2022 être publiée. Décrit comme un outil destiné à « favoriser la transformation des entreprises du tabac au profit de la santé publique et informer le public sur les activités de l’industrie du tabac qui influencent la réalisation d’un monde sans tabac », il offre un regard objectif [en théorie, N.D.L.R.] sur les actions et progrès des 15 principaux cigarettiers dans la lutte contre le tabagisme, notamment grâce à la vente de produits à nocivité réduite, les sommes engagées dans la recherche pour ces produits, leur marketing etc. Les données récoltées pour cette seconde itération du rapport l’ont été entre les années 2019 et 2021.
Concernant le classement, peu de changement par rapport à celui de 2020. Hormis British American Tobacco (BAT) qui perd une place, et Vietnam National Tobacco Group qui en gagne une, tous les belligérants conservent leur position. Si certains semblent avoir enregistré quelques progrès ou un léger déclin, ils ne leur permettent pas de voir leur classement modifié.
Les auteurs du rapport indiquent que l’industrie du tabac n’a pas éliminé les produits à haut risque (les cigarettes de tabac) ni fait passer les fumeurs à des produits à risques réduits (cigarette électronique, SNUS, etc.), « assez rapidement pour atteindre l’objectif d’éliminer le tabac durant cette génération ».
Au cours de l’année 2021, le nombre de cigarettes vendues par ces 15 entreprises était de 4 800 milliards. Un chiffre en diminution par rapport à 2020, puisqu’il s’établissait alors à… 4 900 milliards.
Si les géants du tabac semblent bien poursuivre leurs efforts concernant la distribution et la vente de produits à nocivité réduite, le document souligne que ceux-ci sont concentrés sur les pays à revenus moyens et élevés. Autrement dit, les cigarettiers font mine de se préoccuper de la santé des utilisateurs uniquement dans les pays riches, dont les politiques de santé publique ont tendance à lutter contre le tabagisme. 97 % des ventes de produits à risques réduits seraient faites dans ces pays. Ailleurs, dans les pays en voie de développement, dont les politiques sont moins virulentes à l’égard du tabagisme, ils continuent de vendre leur produit mortel.
Les chercheurs soulignent également que la majorité des sociétés étudiées n’ont simplement toujours pas pris le moindre engagement concernant la réduction des méfaits du tabagisme. En plus de faire preuve d’un manque de transparence concernant leurs politiques et pratiques en matière de marketing et de lobbying.