D’après un sondage réalisé par Odoxa pour France Vapotage, la majorité des fumeurs passant à la vape font ce choix pour l’argent plus que pour leur santé. D’autres enseignements sont à tirer de cette publication, sur le travail qu’il reste à faire.

Sondage pour la journée sans tabac

Si cela vous a échappé dans le contexte actuel, vous êtes excusables pour cette fois : le 31 mai prochain aura lieu la journée mondiale sans tabac, organisée par l’OMS et ses partenaires. A cette occasion, la Fédération France Vapotage, qui regroupe des professionnels de la vape et de l’industrie du tabac, a commandé un sondage à Odoxa.

Six français sur dix, selon le sondage, pensent que la vape est un bon moyen de sevrage.

Le premier chiffre semble encourageant : six français sur dix, selon France Vapotage, pensent que la vape est un moyen efficace de se sevrer du tabac. C’est le cas particulièrement pour 69 % des fumeurs et 92 % des vapoteurs.

Deux mystères, donc, à percer : pourquoi ces 69 % de fumeurs convaincus ne franchissent-ils pas le pas, et qui sont ces 8 % de vapoteurs qui ne sont pas convaincus (mais surtout, pourquoi?).

Fausse bonne nouvelle

Mais l’autre nouvelle à retenir, c’est que le nombre de vapoteurs qui est motivé par les aspects économiques, 56 %, passe pour la première fois devant le nombre de vapoteurs motivés prioritairement par des questions de santé.

56 % des fumeurs passant à la vape le font pour des raisons économiques. 

Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pas vraiment. La motivation pour le passage à la vape a toute son importance. Le fumeur qui passe à la vape pour préserver sa santé sera plus sensible aux arguments lui expliquant que l’arrêt total du tabac pour un passage exclusif à la vape est immensément plus profitable qu’une simple diminution de la consommation de cigarettes.

Un fumeur qui passe à la vape pour économiser risque, lui, d’être plus réceptif aux arguments développés par l’industrie du tabac, qui développe une stratégie visant à faire fumer moins, mais maintenir la dépendance tabagique, en parlant des atouts de la diminution de la consommation. En substance, continuer de fumer, moins de cigarettes, et vapoter en parallèle, devenant ce qu’on appelle un « vapofumeur ».

Un fumeur qui passe à la vape pour raisons de santés a plus de motivation pour cesser totalement le tabac. 

Cette stratégie a plus de chances de maintenir les fumeurs dans leur dépendance, et de maintenir leur clientèle dans les bureaux de tabac, où ils pourront acheter cigarettes et vape toutes deux issues de l’industrie du tabac, plutôt que de les conduire dans une boutique de vape indépendante, où des produits plus adaptés et des conseillers plus qualifiés pourraient les convaincre de sauter le pas et devenir vapoteurs exclusifs.

En un mot, l’argument économique est une fausse bonne nouvelle, puisque les fumeurs qui passent à la vape pour cette raison sont moins réceptif à l’atout maître du vapotage, la réduction des risques par rapport au tabac, et plus à la stratégie de l’industrie du tabac, « continuer à fumer pour moins cher avec la vape ».

Bonnes nouvelles quand même ?

Il reste quelques bonnes nouvelles, tout de même, à l’issue de ce sondage. Quoique, cela reste à vérifier.

57 % des français s’estiment mal informés sur la vape, un chiffre en baisse, mais…

Ainsi, le nombre de français s’estimant mal informés sur le vapotage est toujours conséquent, à 57 %, mais en baisse de huit points par rapport au baromètre précédent.

L’inquiétude survient lorsqu’on regarde ce qui s’est passé entre ces deux baromètres : crise de l’huile de vitamine E aux USA, attribuée à tort à la vape, diverses études à charge, aussi faibles en consistances qu’importantes en médiatisation, ces 8 % de français qui s’estiment mieux informés depuis un an ont-ils reçu une information correcte et objective ? 

… La qualité d’information qui parvient aux autres est-elle satisfaisante ?

Enfin, deux chiffres sont éloquents : 77 % des sondés estiment que le gouvernement ne remplit pas assez ses fonctions d’information sur la vape et surtout, 84 % pensent qu’elle devrait être davantage encadrée.

Sur ce dernier chiffre se repose la question de la distinction entre qualité et quantité d’informations. Les sondés, par exemple, sont ils précisément informés du niveau d’encadrement de la vape en France ? Savent-ils, par exemples, quelles sont les règles de mise sur le marché d’un produit ? Sont-ils au courant que, par exemples, des produits frelatés comme ceux qui ont causé des morts aux USA (qui étaient des stupéfiants provenant du marché noir) ne pourraient pas être vendus en boutiques en France ?

France Vapotage veut un cadre réglementaire : il y en a déjà un, un nouveau est-il réellement la priorité ?

France Vapotage finit en réclamant un cadre réglementaire clair et adapté à la pratique de la vape en France. Cadre qui existe déjà : ne serait-il pas bon, dans un premier temps, que les français disposent d’une information objective et loyale, aux antipodes de ce que propose une certaine presse sensationnaliste ? 

Force est de constater que tous les bons résultats que soulignent ce sondage sont presque exclusivement à mettre au crédit de la vape indépendante, qui a lutté et s’est démenée depuis des années contre vent et marées pour proposer une vape sécuritaire, qualitative, et une information transparente. 

Source : “Baromètre France Vapotage 2020 – 1er semestre”

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