À Singapour, le gouvernement a décidé de relever progressivement l’âge légal pour consommer du tabac. Teo Yik Ying, doyen et professeur de Santé publique à l’Université de Singapour, applaudit cette mesure et s’interroge sur la place à donner à la cigarette électronique.

La vape, une option à laisser aux fumeurs ?

En 2020, aucun Singapourien de moins de 21 ans ne sera plus autorisé à fumer, une mesure qui révèle une stratégie fondée sur le recul de l’entrée en tabagisme. En toute logique, finalement, l’existence d’une passerelle entre cigarette électronique et tabagisme domine le questionnement des experts et autorités de santé.

Dans une tribune parue dans Todayonline.com, le professeur Ying semble prêt à reconnaitre la moindre nocivité du vapotage par rapport au tabac, mais pas l’absence d’effet passerelle. Selon cette théorie, la cigarette électronique créerait une dépendance à la nicotine qui conduirait inévitablement au tabagisme.

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Pour justifier ses doutes, le professeur Ying se réfère à “des données probantes” du Royaume-Uni (sic), des États-Unis et du Canada cette année qui suggèrent un possible effet passerelle. Il pointe du doigt une étude américaine qui portait sur 17.000 jeunes, publiée en 2017. Selon l’interprétation des auteurs, les utilisateurs de vapoteuses avaient 3,6 fois plus de chances de devenir des consommateurs réguliers de cigarette, une conclusion contestée par les experts de l’agence de Santé publique anglaise.

Ying reconnaît l’existence de preuves suggérant la moindre nocivité des cigarettes électroniques et leur moindre potentiel de dépendance que les cigarettes ordinaires. Une place pour le vapotage pourrait émerger dans le sevrage tabagique, à condition qu’il soit réservé aux fumeurs confirmés exclusivement.

Le ministre de la Santé a adopté “une position nuancée”, selon le professeur de santé publique. Les e-cigarettes ne sont pas différentes des timbres, des chewing-gums et des inhalateurs de nicotine, et elles pourraient être homologuées comme thérapeutiques par la Health Sciences Authority en vertu de la Loi sur les produits de santé, et par conséquent être exemptées de l’interdiction de celle sur le contrôle du tabac.

Singapour relève par étape l’âge légal pour fumer

Aucun doute pour Ying, les jeunes sont plus sensibles aux effets néfastes de la fumée, car leurs organes et tissus internes sont encore en phase de maturation. Aux États-Unis, l’institut de médecine a comparé des estimations de prévalence du tabagisme si les autorités américaines relevaient l’âge légal minimum à 19, 21 et 25 ans. Elle diminuerait de 3% de 2015 à 2100 si l’âge légal était fixé à 19 ans. La prévalence pourrait baisser de 11 à 12% sur la même période si l’âge légal minimum était relevé à 21 ou 25 ans. Par ailleurs, ils ont observé que l’augmentation progressive de l’âge légal n’affectait pas à long terme la prévalence du tabagisme.

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