Ludovic Violeau, créateur de la marque Satisflore, lancée il y a maintenant 3 ans, s’est tourné vers la culture du chanvre avec une idée bien arrêtée : proposer des produits sains et de qualité en maîtrisant au maximum son environnement de culture. Nous l’avons rencontré à Montpellier-de-Médillan, en Charente-Maritime, où poussent en intérieur, et ce trois fois par an, des plants bien chouchoutés.

Un commerce de conviction

Formateur pour adultes au lycée agricole, Ludovic Violeau a plusieurs cordes à son arc. En plus de son travail, il s’occupe de son gîte et, en 2019, il développe une production de chanvre. Son intérêt pour une agriculture sans pesticides et son affection pour les plantes médicinales sont les deux raisons principales qui l’ont poussé à sauter le pas.

Comme beaucoup de ses confrères dans le secteur, c’est le pouvoir thérapeutique du cannabis qui l’intéresse. Lui-même sujet à des douleurs dorsales, il souhaite pouvoir aider ceux qui souffrent en les soulageant naturellement.

Pour cela, il propose des tisanes et des huiles de CBD sur sa boutique en ligne, Satisflore, mais également directement chez lui où il reçoit des clients fidèles, mais aussi des curieux. Ce sont souvent des personnes âgées, en majorité des femmes, assez sensibles aux questions du bien-être et aux alternatives pour se soigner, pour compléter et/ou remplacer un médicament classique.

Il voit également quelques jeunes qui le connaissent par l’intermédiaire de ses filles. Et si le site en ligne n’a pas connu un démarrage foudroyant, il semble que l’intérêt grandissant des gens pour le chanvre lui offrira d’ici peu la possibilité de réaliser son souhait : vivre de sa culture.

Pour mettre toutes les chances de son côté, le quinquagénaire a rejoint l’AFPC (Association française des producteurs de chanvre) et échange avec les autres producteurs, qui sont bien représentés dans cette région. Ces contacts lui permettent de demander conseil, de suivre l’évolution de la loi française et, venant du monde de l’agriculture, de partager lui aussi ses connaissances.

Une culture intérieure millimétrée

Après avoir discuté avec des spécialistes, Ludovic Violeau a choisi de cultiver son chanvre indoor. Cette façon de faire pousser le cannabis lui permet d’éviter les regards suspicieux puisque sa production est “cachée”, ainsi que préservée d’éventuelles contaminations extérieures. Il ne cultive que des plants femelles, évite d’avoir des graines et réussit, pour le moment, à faire trois productions par an. Il espère pouvoir augmenter ces cycles dans un futur proche afin d’accroître sa production.

“Un cycle comprend 16 semaines entre la production, la récolte et le nettoyage.” Cela prend donc du temps et, si son activité se développe, il pourra alors s’y consacrer pleinement et augmenter la cadence. Le soin apporté à la croissance des plantes se reflète aisément dans l’installation mise en place, où les lampes qui surplombent chaque pot, parfaitement aligné, viennent imiter un cycle d’éclairage naturel. Cette zone de culture, construite à partir de panneaux amovibles dont la surface interne est réfléchissante, est également équipée d’imposants ventilateurs suspendus, ceci afin de garantir une bonne circulation de l’air. Ici rien n’est laissé au hasard et tout est réglé comme une horloge.

Je déconseille vivement de fumer les fleurs.

Une fois la récolte terminée, il vend son chanvre sous forme de tisane sur sa boutique en ligne, sur laquelle on peut aussi trouver de l’huile qu’il fait produire par un laboratoire français spécialisé. Il vend également sa tisane directement à son domicile.

Pour être transparent et rassurer ses clients, Ludovic Violeau fait analyser sa production afin de garantir un très faible taux de THC, le principe actif qui a si mauvaise réputation, notamment chez les gens d’un certain âge. De même, il bannit certaines pratiques même s’il ne peut évidemment pas empêcher ses clients de les adopter. “Si les gens font ce qu’ils veulent avec mes tisanes, je déconseille vivement de fumer les fleurs.”

Pour lui, parler aux clients est autant un moyen de prévention que d’information. Lorsqu’il reçoit des personnes qui ont entendu parler de son activité par le bouche-à-oreille, il dispense des conseils sur le dosage, qu’il a longuement étudié. “Le dosage, c’est le plus complexe, car cela dépend de nombreux critères, propres à chaque personne”, précise-t-il.

Il met aussi à leur disposition un fascicule afin qu’ils puissent s’y référer une fois chez eux. Prendre le temps d’expliquer ce qu’est la plante et ses vertus est important pour Ludovic Violeau. Quand et comment la prendre, bien observer d’éventuelles réactions même si elles sont rares… Le cultivateur déconseille de prendre de l’huile de CBD avant de conduire. “Un des soucis du CBD, s’il est trop dosé, est qu’il peut provoquer de la somnolence. C’est pourquoi je conseille aux gens de ne pas prendre [le volant] le matin avant d’aller au travail, surtout s’ils découvrent le produit.”

En revanche, il ne donne pas d’avis médical. Comme il le rappelle, il n’est pas médecin et se contente de communiquer autour de ce qu’il sait.

Quand on lui demande ce qu’il souhaiterait pour l’avenir de la filière, sa réponse est sans appel : “des produits de qualité avec une traçabilité pour la sécurité des consommateurs.
Quitte, pour ça, à faire des sacrifices [ndlr : taxes]. Mais miser sur le local et sur les producteurs français est selon lui la seule voie envisageable, même si “la loi est un peu ‘bordeline’ pour le moment.”

Retrouvez tous les produits de Ludovic Violeau sur sa boutique en ligne :
www.satisflore.fr/

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