Est-ce l’arrivée du printemps et des premières journées ensoleillées qui nous ont donné envie d’aller nous promener ? Toujours est-il que nous avons joint l’utile à l’agréable pour nous rendre en la capitale corrézienne de Brive-la-Gaillarde pour y rencontrer Norbert Neuvy, fondateur de la marque D’lice.
Ce Corrézien de 42 ans aurait-il ce que l’on pourrait appeler communément l’âme de l’entrepreneur ? Une bonne vision du marché, de l’audace et beaucoup d’énergie, c’est en tous cas quelques-unes des qualités que nous avons décelées chez Norbert Neuvy qui est aujourd’hui à la tête de D’lice, une marque de e-liquide dont les flacons s’écoulent par centaines de milliers chaque mois en France.
C’est probablement Kakou, 18 ans, qui est à l’origine de cette success story à la française. Nous sommes en 2008 et alors que Norbert continue de fumer tous les jours ses deux paquets de cigarettes, ses vingt années de tabagisme se font de plus en plus ressentir. Il tousse chaque matin, et Kakou qui l’entend sans cesse, se met à l’imiter. Beauté de la nature quelque peu dénaturée, ce gris du Gabon dispose désormais, dans son panel de sonorités, de la parfaite imitation de la toux du fumeur. C’en est assez, Norbert décide cette année-là d’arrêter de fumer et tombe nez à nez avec une cigarette électronique chinoise rapportée par un ami qui suscite sa curiosité.
Un voyage aux États-Unis effectué à la même période lui permet de trouver par hasard un vendeur d’e-cigarettes qui le convainc de s’équiper correctement. La suite, nous la connaissons tous. Mais ce prothésiste dentaire ne s’attendait sûrement pas à troquer quelques mois plus tard, pinces et precelles contre des flacons de e-liquides aux étiquettes imprimées dans son bureau. Cette aventure du e-liquide, introduite rapidement par l’ouverture d’une petite boutique spécialisée à Brive la Gaillarde en 2009, se poursuit depuis maintenant six ans avec un succès indéniable.
Distribués dans plus de 700 boutiques françaises, les e-liquides D’lice ont réussi au fil des années à se faire un nom dans le monde de la vape francophone. “J’ai très vite compris qu’il fallait savoir déléguer et compter sur des personnes investies dans leur métier” explique Norbert Neuvy à notre rédaction. Et ce n’est pas Julien Proust, son plus ancien salarié, qui dira le contraire.
Atomiseur reconstructible à la main, Julien vape le jour de notre rencontre l’un des liquides de leur nouvelle gamme REVER. “C’est un secteur très dynamique qui demande beaucoup de créativité” nous indique Julien Stuck le directeur marketing de la marque, qui poursuit son argumentaire en posant fièrement sur la table les neuf nouvelles saveurs que va proposer D’lice avant l’été.
Il faut avouer que l’orchestration que tente de mener Norbert Neuvy depuis des années respire l’harmonie. D’lice a su tisser un réseau de sous traitance milimétrée où chaque acteur tient une place importante. Un arômaticien indépendant de renom conçoit les recettes dans un aller-retour permanent, un laboratoire aux normes pharmaceutiques produit ensuite les liquides, qui achalande enfin le centre de tri de Brive la Gaillarde d’où partent toutes les expéditions vers les distributeurs et clients particuliers. Le bureau du centre ville s’occupant finalement de la gestion et de la communication de cette vaste machine commerciale.
Ce ne sont pas les dix millions d’euros de chiffre d’affaires annuel qui feront oublier à Norbert et à ses collègues ce pourquoi ils travaillent. Faire reculer les méfaits du tabagisme reste au centre des préoccupations et le lien direct avec le fumeur que cet entrepreneur entretient dans sa boutique encore installée au rez de chaussée de ses bureaux lui permet chaque jour de se rappeler que tout reste à faire.
Membre à la première heure du CACE (renommée plus tard FIVAPE en 2013), présent à la manifestation devant le Parlement européen en octobre 2013, Norbert compte bien défendre la première méthode de réduction des risques pour le fumeur en continuant à apporter du plaisir aux personnes qui désirent en faire l’expérience.
Cet article a été publié dans le numéro 7 de PGVG Magazine. Photos : Ghyslain Armand