Les réactions n’ont pas tardé outre-Manche suite à l’article à charge publié par la revue scientifique The Lancet contre la cigarette électronique. Pasquale Caponetto et Riccardo Polosa, dont ce dernier a été directement visé par le média, ont évoqué le sujet de la réglementation du vaporisateur sous la perspective du consommateur.
Selon les deux experts travaillant à l’université de Catane en Italie, le dispositif doit être encadré seulement pour protéger les consommateurs et non servir d’autres intérêts. Une législation stricte serait contre productive et provoquerait l’augmentation du prix de vente des produits. Ils pensent également que les vapoteuses doivent rester compétitives face aux cigarettes papiers, au risque de détourner les actuels fumeurs de ce dispositif à risque réduit.
Les deux scientifiques estiment que les réglementations existantes ou en cours d’implémentation permettent déjà de garantir une certaine sécurité pour le consommateur. Les fabricants doivent mentionner la composition des liquides électroniques et informer des dangers éventuels d’une utilisation inadaptée de leurs produits.
D’autres règles encadrent la sécurité des composants présents dans les cigarettes électroniques. Des restrictions supplémentaires pourraient être mises en oeuvre selon Polosa et Caponetto, comme l’obligation des fabricants à rapporter à l’autorité de santé pertinente des événements indésirables graves liés à l’utilisation de leurs produits.
Mais ils s’inquiètent des intérêts des cigarettiers et des groupes pharmaceutiques ainsi que ceux des gouvernements qui ont le pouvoir de réguler le marché. Le risque principal d’une réglementation inadaptée serait de marginaliser la cigarette électronique, alors qu’elle offre des perspectives de santé publique inédites.
Riccardo Polosa a aussi bien travaillé avec des parties prenantes de la cigarette électronique que des laboratoires pharmaceutiques, tandis que Pasquale Caponetto ne déclare avoir aucun conflit d’intérêt.