Palmerson North, la ville la plus importante de la région de Manawatu-Wanganui, sur l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande, y est célèbre pour son université et ses scientifiques. La municipalité y est pourtant accusée de prendre des décisions anti-vape basées sur l’émotion plutôt que sur les faits..
Émotion contre raison
Le conseil municipal a en effet introduit une proposition visant à interdire de fumer dans les espaces publics, y compris la rue. Une initiative intéressante, sauf que les élus ont introduit le vapotage dans la définition de « Fumer ».
Le représentant des entreprises indépendantes de vape néo-zélandaise déclare que le conseil doit être félicité pour avoir mis en place une politique de lutte contre le tabagisme dans les espaces extérieurs, qui est maintenant soumise à la consultation publique.
Cependant, dit-il, inclure le vapotage dans la proposition d’interdiction est malavisé et ne fait que stigmatiser l’outil de sevrage tabagique le plus efficace de Nouvelle-Zélande, que même le ministère de la santé et les DHB promeuvent auprès des fumeurs désireux d’arrêter.
Il enfonce d’ailleurs le clou : « Nous sommes tombés à un taux de tabagisme global de 12,5%, qui correspond à l’arrivée de la vape ». « En traitant le tabagisme et les vapeurs de la même manière, le conseil municipal de Palmerston North n’est pas très intelligent. Il s’agit simplement de bannir le meilleur outil pour éliminer les dangers du tabac dans la communauté », conclut-il.
La passerelle, encore…
Le conseil municipal de Palmerston North City affirme de son côté que ses décisions sont motivées par des inquiétudes relatives au tabagisme des jeunes. Sans le dire ouvertement, les politiques font leur la théorie de la passerelle, dont l’inanité a pourtant été maint fois démontrée.
Plus tôt cette année, l’ASH a publié son enquête annuelle sur la dixième année d’études de plus de 27.000 étudiants néo-zélandais âgés de 14 et 15 ans. En analysant les données, les chercheurs de l’Université d’Auckland ont conclu qu’il n’y a pas d’épidémie de tabagisme chez les jeunes, le taux de tabagisme dans cette catégorie d’âge restant très faible.
Autre excuse pour la municipalité, être exposé aux vapeurs de cigarette électronique dans la rue serait… un désagrément. Les associations de défense de la vape ont répondu que, selon elles, le « désagrément » se situerait plutôt du côté des 5000 morts que cause le tabagisme chaque année en Nouvelle-Zélande.
Une preuve de plus que les politiques qui préfèrent la facilité de flatter un électorat plutôt que de l’informer loyalement ne sont pas l’apanage des pays européens.
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