« Une France sans tabac, ça vous intéresse ? Nous aussi. », pouvait-on lire pendant quelques heures en plein Paris. Un message de British American Tobacco.

Bizarre cette église, non ?

Les régies publicitaires sont-elles au courant du code de la santé publique ? Visiblement non, si l’on en croit l’affiche publicitaire sponsorisée par le cigarettier British American Tobacco, qui a été installée sur la façade de l’église Notre-Dame-de-Lorette, à deux pas de la gare Saint-Lazare, en plein Paris. 

Naturellement, cette nouvelle apparition dans le paysage parisien n’a pas manqué d’attirer l’œil de l’association Alliance Contre le Tabac (ACT), qui s’est empressée de la signaler à la mairie. Avec succès, puisque l’affiche a été rapidement retirée. 

L’affiche en question mettait en avant un message clair : « Une France sans tabac, ça vous intéresse ? Nous aussi. ». Une phrase qui prête forcément à sourire lorsqu’on se rappelle que British American Tobacco fait partie des plus grands fabricants de cigarettes et distribue, par exemple, Dunhill, Kent, Lucky Strike, Pall Mall et Rothmans dans le monde entier. En plus d’autres marques, comme Camel, Newport, Vogue, etc. En 2019, le fabricant organisait même une petite fête en Corée, où l’une de ses usines fêtait sa 300 milliardième cigarette fabriquée

« Une France sans tabac, ça vous intéresse ? Nous aussi. » est également le slogan de son site internet FranceSansTabac.fr. Un site qui met en avant les sachets de nicotine, diverses études à leur sujet, mais également le positionnement de l’entreprise. Un positionnement dont « l’objectif clair » serait désormais de « bâtir un avenir meilleur en réduisant l’impact de [ses] activités sur la santé »

Il faut dire que les sachets de nicotine sont en mauvaise posture dans l’Hexagone. Lors d’un entretien avec Le Parisien, Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, avait annoncé leur interdiction prochaine. De quoi faire bondir, d’un côté, les acteurs de la réduction du risque tabagique, et de l’autre, les fabricants de ces produits, dont certains sont de grands cigarettiers, comme BAT avec sa marque VELO. 

Reste que, au même titre que Philip Morris International, ou d’autres cigarettiers ayant fait de la réduction du risque tabagique, leur nouveau cheval de bataille, ces belles paroles ne l’empêchent pas de continuer de vendre des cigarettes partout dans le monde, qui tuent la moitié de leurs utilisateurs. 

Il y a quelques jours, toujours en France, British American Tobacco perdait son procès contre les associations antitabac DNF et CNCT, pour avoir promu illégalement ses cigarettes électroniques Vype. 

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