L’agence E-cig Inteligence, spécialisée dans l’observation de l’actualité de la vape au niveau économique et politique, vient de publier un rapport dans lequel elle analyse les positions des tendances majoritaires pour l’élection du parlement européen sur la e-cigarette. Un constat doux-amer.
Un rapport utile
E-cig Intelligence est fournisseur mondial d’analyses indépendantes et détaillées du marché et de la réglementation, de suivi juridique et de données quantitatives pour le secteur des cigarettes électroniques, du tabac chauffé et des produits de substitutions. Une agence qui produit des contenus austères, mais pointus.
A l’occasion de l’élection du parlement européen, l’agence s’est penchée sur les positions des différentes tendances politiques sur le vapotage. En effet, même si la vape n’est pas un sujet majeur dans la campagne électorale, euphémisme pour dire que personne n’en parle, le parlement et la nouvelle Commission seront amenés à se pencher sur la future TPD, en 2021.
L’agence s’est donc penchée sur les positions des grandes tendances majoritaires sur la vape et ce qui pourrait en résulter. La conclusion est, de façon surprenante, homogène : plus personne, aujourd’hui, ne songe à interdire la vape, au contraire, elle fait partie du paysage et est perçue comme telle quel que soit le bord politique. En revanche, là encore à l’unanimité, la réglementer voire la taxer font partie des projets.
Les grandes tendances
On pourra objecter que l’étude d’E-cig intelligence n’est pas forcément représentative de la pensée du futur parlement. Elle s’est en effet centrée sur trois groupes, du centre, de centre droit et de gauche. Les droites nationalistes et souverainistes, les écologistes et les partis de gauche alternatifs n’ont pas été consultés, malgré leurs scores importants dans les sondages.
Mais E-cig intelligence s’est focalisée sur les groupes existants dans le parlement actuel. Une démarche raisonnable, mais à la quelle il convient de mettre un bémol.
Le Parti populaire européen (PPE) a déclaré à ECigintelligence que le centre-droit n’était pas favorable à l’interdiction de la vente de produits de vape, mais plutôt à l’idée d’un système fiscal spécifique pour eux. Pour faire clair, une taxation.
L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), à gauche, s’oppose à l’interdiction des e-cigarettes mais estime que leur impact sur la santé publique nécessite un suivi. Les socialistes ont déclaré que la taxation était un outil efficace pour réduire l’usage du tabac et qu’elle pouvait être appliquée de la même manière que les cigarettes électroniques.
L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), au centre, a confirmé à ECigIntelligence que son parti ne soutient pas la classification des e-cigarettes comme médicaments parce qu’elle augmenterait le prix des dispositifs et des liquides électroniques. En filigrane, le parti n’est pas non plus opposé à une réglementation plus présente, sans que sa position su la taxation soit clarifiée.
Un avenir incertain
Pour E-cig intelligence, cela signifie que la réglementation du vapotage risque de subir des évolutions significatives les prochaines années. Le commissaire européen à la santé actuel avait montré son opposition à la vape, mais son successeur devra tenir compte d’un parlement qui y sera plus favorable.
Plus favorable, oui, mais à condition qu’elle soit encore plus réglementée et éventuellement taxée. La révision de la TPD en 2021, à laquelle viendra s’adjoindre un débat sur la taxation de la vape, sera influencée par deux grandes tendances : d’un côté, les positions scientifiques de plus en plus favorables au vapotage, ainsi que ses résultats sur le terrain qui devraient être encore plus prononcés dans deux ans en matière de lutte contre le tabagisme, et de l’autre les politiques américaines et canadiennes qui s’apparentent à des chasses aux sorcières.
La TPD dans la forme que nous lui connaissons devrait donc grandement évoluer, mais il est encore trop tôt pour dire à quoi elle ressemblera dans le futur.