Au Nagaland, un état du nord-est de l’Inde le gouvernement vient d’interdire toute forme de tabac … maché.
Une interdiction motivée par un “intérêt de santé publique”
Lorsque l’on s’intéresse de près à l’actualité de la cigarette électronique, on survole quotidiennement la presse internationale, avec parfois des surprises. Un titre frappant a retenu notre attention : “Nagaland : le gouvernement interdit toutes les formes de tabac”. Bien que l’e-cigarette n’en contienne pas, l’assimilation est fréquente, entretenue en partie par la confusion récurrente entre nicotine et tabac.
Est-ce que le Nagaland, un petit État du nord-est de l’Inde, serait le premier pays du monde “sans tabac” que certains appellent de leurs voeux ? Est-ce que la cigarette électronique aussi y serait interdite ?
Une lecture attentive de l’article nous apprend que le gouvernement a décidé de rendre illégaux la fabrication, le stockage et la vente de tous les produits à mâcher contenant du tabac arômatisés, parfumés et/ou de la nicotine.
Monsieur Patton, commissaire à la sécurité alimentaire de cet état indien a justifié l’ordonnance d’interdiction par un “intérêt de santé publique”. Ni la cigarette papier, ni la cigarette électronique ne semblent être concernées par cette interdiction.
En Suède, une autre forme de tabac oral est largement répandue, le SNUS. Alors qu’en Inde le tabac à mâcher est à l’origine de nombreux cancers oraux, dans les pays d’Europe du Nord, c’est au contraire un outil de réduction des risques tabagiques.
Au cours du Global Forum on Nicotine, qui s’est tenu au mois de juin en Pologne, Karl E. Lund, Directeur de recherche à l’institut norvégien de recherche sur les drogues et l’alcool (SIRUS) a présenté des données sur la mortalité attribuable au tabac en Europe. Il a révélé que les hommes suédois et norvégiens, gros utilisateurs de SNUS, présentent des taux de mortalité liée au tabac bien moins élevés que ceux des autres pays européens.
L’origine de l’interdiction du SNUS dans le reste des pays européens, ardemment contestée par les tenants des stratégies de réduction des risques tabagiques, pourrait elle se trouver dans la situation indienne ?