Le Covid-19 a-t-il ajouté le Mois Sans Tabac à sa liste de victimes ? Le confinement a-t-il fait manquer l’occasion rêvée qu’offrait le paquet de cigarettes à 10 euros ? Non, mais il ne faut pas se voiler la face, ce sera dur.

Le Mois Sans Tabac masqué

Le premier février 2020 se déroulaient concomitamment trois évènements. D’un côté, le début du Mois Sans Tabac édition 2020 et, de l’autre, l’augmentation du prix du tabac qui doit porter tous les paquets à dix euros.

Le timing était parfait pour convaincre les fumeurs dépités d’entamer une démarche d’arrêt et de se tourner vers les substituts.

Malheureusement, le troisième évènement, à savoir les premiers jours du confinement et l’explosion du nombre de cas de Covid-19 ont fait passer au second plan les deux premiers.

Le prix du paquet de cigarettes a augmenté, et ça, c’est un fait. Les fumeurs vont le sentir au portefeuille, Covid-19 ou pas Covid-19, et cela va avoir deux impacts.

Le premier, c’est l’angoisse que suscite non pas directement la crise sanitaire, mais ses conséquences. Un nombre important de personnes craignent pour leur emploi, et, le premier confinement l’avait montré, les montants épargnés avaient grimpés en flèche.

Certains ironiseront sur le fait qu’il était très difficile de dépenser son argent, mais cette explication ne suffit pas : ces économies ont été faites dans une démarche consciente et planifiée, témoignant, selon les sondages, de la crainte d’un avenir sombre.

Et même ceux qui restent sereins sur leur avenir professionnel craignent une inflation causée par une dévaluation de l’Euro après la crise, synonyme de perte de pouvoir d’achat, et l’augmentation des prix provoquée par la raréfaction de certaines matières premières. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas, mais ça tient à peu.

Fumer plus coûtera (encore) plus cher

Le second est l’augmentation de la consommation qui va avoir un effet exponentiel sur l’impact financier. Tout simplement, en période de confinement, on fume plus.

A noter que cette dernière donnée repose uniquement sur l’observation empirique des comportements et déclarations des fumeurs, et sur les données de ventes de tabac en France durant le premier confinement, qui sont à corréler également avec la fermeture des frontières et l’accroissement des achats en zone frontalière.

Mais un fumeur qui reste chez lui avec la crainte de perdre son emploi et de voir son niveau de vie baisser, cela donne un cocktail explosif. Et l’augmentation du prix du tabac aidant, tout cet argent qui part en fumée est un argument massue pour le convaincre de franchir le pas.

Parce que, ce n’est pas qu’un constat empirique, l’argument financier est en tête du classement des raisons pour lesquelles les fumeurs arrêtent.

Ce Mois Sans tabac 2020 est donc décisif : c’est le moment où jamais de parler aux fumeurs de vape et plus globalement de réduction des risques (et des coûts), et, malheureusement, c’est le pire moment pour le faire.

Parce qu’entre la crise du Covid-19 et les autres crises que le monde traverse actuellement, capter l’attention du public pour l’informer loyalement sur la vape ne sera pas une mince affaire.

Le créneau est numérique

La clef repose sur les stratégies numériques et les réseaux sociaux. Communication numérique, évidemment, mais pas seulement : de nombreux groupes existent, sur Facebook par exemple, pour les habitants d’une ville ou d’un village, destinés à partager des informations sur la vie de la commune.

C’est un terrain d’expression idéal pour des boutiques physiques qui pourraient, éventuellement avec l’accord des administrateurs, informer ou organiser des évènements en lien avec le mois sans tabac. Le tout étant de trouver l’équilibre entre information et publicité.

Le Mois Sans Tabac n’est pas mort, il sera juste différent. Il faudra faire des efforts d’imagination et d’innovation pour convaincre les fumeurs, et, la vape l’a déjà prouvé à maint reprises, de l’imagination, elle n’en manque pas.

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