Selon un article publié dans Themalaymailonline.com, le marché de la vape malaysien subit une chute vertigineuse. Aujourd’hui, la Malaisie ne compterait plus que 200 000 vapoteurs, alors qu’en octobre dernier, ils étaient entre 800 000 et 1,2 millions selon les chiffres. Comment en est-on arrivé là ?
Boom économique sans aucun encadrement
Il faut rappeler que le marché malaisien de la vape s’est développé dans une grande euphorie et sans aucun encadrement. « Il y a eu un gros boom commercial. Beaucoup de gens s’y sont mis sans normes et dans des conditions d’hygiène parfois douteuses. A un moment, il y avait autant de personnes qui faisaient des e-liquides que de gens qui vapaient. Le gouvernement malaysien et le lobby du tabac a voulu mettre le hola » explique Benjamin Lozach, distributeur exclusif des e-liquides Fcukin’ Flava en France et dans plusieurs pays d’Europe depuis 2014, qui se rend régulièrement en Malaisie.
Réponse musclée du gouvernement
Et quand le gouvernement malaisien a mis le hola, il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Les efforts du ministère de la Santé pour décourager les vapoteurs ont très bien fonctionné, notamment en disant que l’e-cigarette est plus nocive que le tabac » explique Allan Foo, fondateur du Malaysian E-Vaporizers and Tobacco Alternative Association (Mevta). En effet, des posters mentionnant la présence de goudron et expliquant que la cigarette électronique est cancérigène ont été affichés dans les hôpitaux du pays.
Outre, cette communication effrayante, la police a effectué des perquisitions musclées dans de nombreuses boutiques. De son côté, le National Fatwa Council a considéré l’e-cigarette comme haram (interdit en arabe), en décembre 2015. Dans un pays où les musulmans représentent plus de 60%de la population, ce n’est pas anodin.
Effondrement du marché
Les conséquences ne se font pas faites attendre. « Les ventes d’e-liquides ont baissé de 90% et il n’y a quasiment plus de primo-accédant dans les boutiques depuis janvier dernier. Le nombre de boutiques a été divisé par deux, en passant de 1500 à 700. » estime
Allan Foo.
Le MEVTA, a enquêté sur la chute du nombre de vapoteurs. « La diminution du nombre de vapoteurs est due aux vapoteurs qui ont commencé en 2015, ceux qui ont commencé avant, continuent » explique Norman Ismail, secrétaire général du MEVTA à Ecigintelligence.com.
Rechute des vapofumeurs
« Pour moi, le nombre de vapoteurs n’a pas spécialement baissé. Beaucoup de personnes ont profité de l’explosion économique de la vape et le nombre de 800 000 les englobe. Et beaucoup de vapoteurs continuaient à fumer, mais ceux qui étaient uniquement vapoteurs continuent » analyse de son côté Benjamin Lozach. Les deux représentants du MEVTA s’accordent aussi pour dire que de nombreux vapoteurs ont rechuté dans le tabac, ce qui n’est pas étonnant dans un pays où vaper revient plus cher que de fumer.
Aujourd’hui, l’industrie de la vape malaisienne attend une régulation de la part
du gouvernement, en espérant qu’elle ne soit pas trop restrictive. Elle ne devrait pas être effective avant la fin de l’année selon le MEVTA.