C’est l’histoire du verre d’eau à moitié plein ou à moitié vide. Alors que des statistiques de consommation chez les jeunes américains montrent une baisse de la prévalence tabagique, les autorités s’inquiètent de voir également une augmentation d’usage de l’e-cigarette chez cette population. En se focalisant sur ce dernier point, les États-Unis semblent écarter tout lien de cause à effet.

Augmentation d’usage chez les jeunes américains

Alors que les jeunes américains vapotent de plus en plus, leur attirance pour la cigarette de tabac diminue.

Alors que les jeunes américains vapotent de plus en plus, leur attirance pour la cigarette de tabac diminue.

L’agence officielle de santé américaine, le CDC, vient de publier les résultats d’une enquête annuelle (en anglais) sur l’usage des produits du tabac et de la cigarette électronique chez les jeunes. Elle révèle que l’usage de la cigarette électronique a triplé chez les jeunes américains par rapport à 2013 et qu’il dépasse pour la première fois celui des produits traditionnels du tabac.

Paradoxalement Tom Frieden, directeur du CDC,  s’est déclaré très inquiet de ces chiffres au cours d’une conférence de presse. Mais les chiffres de ce rapport sont-ils réellement si alarmants ?

Baisse du tabagisme et réduction des risques

Dans une tribune, Michael Siegel, médecin et professeur au sein de la prestigieuse Université de Boston, dénonce la présentation que le CDC, la FDA, et des groupes anti-tabac font des résultats de l’enquête. Selon lui, ces nouvelles données font une nouvelle fois voler en éclat le mythe de la passerelle vers le tabagisme, mythe que le CDC a entretenu ces deux dernières années.

En réalité explique Michael Siegel, le rapport du CDC révèle que les cigarettes électroniques, loin de servir de passerelle vers le tabagisme, détournent les jeunes des cigarettes. En effet, malgré l’augmentation significative de l’utilisation de l’e-cigarette chez les jeunes, la prévalence tabagique a chuté de façon spectaculaire au cours de la même période. Ces nouvelles données réfutent ainsi la théorie de la passerelle vers le tabagisme chez les jeunes et ne sont en aucun cas compatibles avec les conclusions annoncées et suggèrent même le contraire.

Michael Siegel est catégorique, l’abandon des cigarettes traditionnelles au profit des e-cigarettes est un phénomène positif pour la santé publique, puisque la vape représente une réduction des risques pour le fumeur.

De 2011 à 2014, la part des lycéens ayant utilisé au moins une fois la cigarette électronique au cours du mois écoulé, est passé de 1,5% à 13,4% et chez les collégiens de moins de 1% à 3,9%. Sur la même période la consommation de cigarette est passée de 15,8 à 9,2% chez les lycéens et de près de 4% à 2,5% chez les collégiens.

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