Le salon Vapexpo s’est clôturé samedi 15 mars. Ce fût un formidable rassemblement de professionnels et de consommateurs passionnés mais les conférences présentées pendant ces trois jours tendent toutes vers la même conclusion : le secteur est menacé.

Le salon Vapexpo est terminé, laissant derrière lui les traces d'un secteur encore très fragile.

Le salon Vapexpo est terminé. Un beau rassemblement de professionnels et de consommateurs mais qui laisse derrière lui les traces d’un secteur encore très fragile.

 Retour sur la troisième journée de Vapexpo

J’ai eu l’honneur de recevoir samedi matin le médecin tabacologue Philippe Presles, auteur du livre “La cigarette électronique : enfin une méthode pour arrêter de fumer” et initiateur de l’appel des 100 médecins et de Jacques Le Houezec, neuro-pharmacologue spécialiste de la nicotine qui œuvre pour la reconnaissance de l’ecig en tant que moyen de lutte contre le tabagisme.

L’après-midi s’est ouverte sur une discussion passionnée autour des nouveaux produits avec les reviewers Anthony Mercatante d’EspaceVap’ et David Hanin de Nukevapes, ainsi que Burno Harari du centre de formation Forvape également directeur technique de VapoClope.

De gauche à droite : Ghyslain Armand (ma-cigarette.fr), Brice Lepoutre (AIDUCE), Renaud de Boudemande (FIVAPE), Matt la Vape (reviewer) et Nathalie Dunand (EFVI)

La journée s’est terminée avec le sujet extrêmement important de la communauté. Brice Lepoutre, président de l’AIDUCE a su expliqué l’importance de son association dans la défense du consommateur et son implication dans les dialogues en cours avec le gouvernement. Nathalie Dunand, porte-parole ce jour là du mouvement EFVI, a ensuite insisté sur l’urgence de la situation en présentant de manière simple les incidences possibles de la TPD européenne sur le marché, explications soutenues par Renaud de Boudemange de la FIVAPE (ex CACE). L’initiative citoyenne européenne EFVI permet aux vapoteurs et à ses sympathisants de participer à l’élaboration d’un cadre réglementaire adapté, une opportunité politique que toutes les associations s’accordent à soutenir.

J’ai pris un grand plaisir à rencontrer ces personnages dont j’ai si souvent parlé sur ce site, ces personnes engagées et aussi ces spécialistes pour qui j’ai beaucoup de respect. Les médecins, scientifiques ou consultants en santé publique sont en effet encore peu nombreux à prendre publiquement la parole. Ils ont donné encore une fois leur point de vue et soutiennent fermement le potentiel de la cigarette électronique comme outil de lutte contre le tabagisme.

En résumé

Même si les craintes et les idées reçues ont la peau dure, je pense que les conférences présentées à ce salon ont réussi à renfoncer certains points importants :

Le profil toxicologique de l’e-cigarette est si faible en comparaison au tabac fumé que les bénéfices en termes de santé publique sont évidents.

Le vaporisateur personnel en tant que méthode de réduction des risques, permet aujourd’hui de voir la lutte contre le tabagisme sous un nouvel angle. Il faut saisir cette opportunité dès maintenant en règlementant le produit de manière très réfléchie.

Des efforts scientifiques doivent être faits sur de nombreux domaines, notamment ceux des arômes et du matériel.

La dimension sociale de la cigarette électronique reste la clé de son développement. Le produit est né et se développe des échanges entre les consommateurs. Les plus connaisseurs influencent même directement les industriels dans leur production. Cette relation étroite doit être maintenue.

Le développement de la cigarette électronique fait face à des menaces politiques impliquant trois grandes pressions économiques : les revenus fiscaux, l’industrie pharmaceutique et l’industrie du tabac.

Beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que l’industrie du tabac tente de s’emparer du marché en poussant les politiques à complexifier le cadre réglementaire du produit, freinant ainsi l’innovation et la variété des modèles. En rabaissant sa diversité et donc son efficacité, cela permet de ralentir l’inéluctable baisse des ventes de tabac. Une transition douce vers une perte des revenus fiscaux pour les gouvernements peut également être mise en parallèle.

Si l’industrie de l’e-cigarette ne se dote pas de moyens scientifiques conséquents pour prouver l’efficacité de ses produits les plus modernes, l’industrie du tabac n’aura aucun mal à le faire pour ses produits de moins bonne qualité. Études cytotoxiques de la vapeur des e-liquides et délivrance exacte de la nicotine doivent faire partie des priorités des industriels de l’ecig.

Alors que le marché vit ses premières de gloire, l’ombre des grandes menaces politiques se noircie de jours en jours. Obnubilés par les gains, dirigés par un opportunisme financier ou simplement encore sous l’effet d’une euphorie économique, de nombreux professionnels de l’e-cigarette ne semblent pas inquiets des dangers qui pèsent pourtant sur leur secteur.

Les efforts de structuration que l’industrie de l’e-cigarette est en train de mettre en place sont très largement insuffisants. Les professionnels et le consommateurs doivent se mobiliser, et vite.

Si vous êtes consommateur français, rapprochez-vous de l’association AIDUCE et soutenez le mouvement EFVI.

Si vous êtes professionnel français, rapprochez-vous sans plus attendre des associations FIVAPE ou SYNAPCE.

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