Les experts en santé publique comme le professeur Jean-François Etter nous le rabâchent depuis des années, les cigarettiers qui investissent à tour de bras dans l’industrie de l’e-cigarette ne sont pas là pour faire reculer les méfaits du tabagisme, bien au contraire.

La dernière publicité de la marque Blu, rachetée il y a quelques années par un industriel du tabac américain*, illustre parfaitement cette ambiguité volontairement maintenue par la firme. Entre fumer ou vapoter, il faut tout simplement faire les deux.

(Malheureusement) vous ne pouvez pas toujours fumer

Quand j’ai une forte envie, je dois le faire. Mais si vous êtes fumeur comme moi, vous ne pouvez pas tout le temps vous en allumer une. C’est pourquoi j’utilise Blu“. Voici littéralement ce que nous dit cette actrice américaine, dont le nom nous est pour le moment inconnu, dans une publicité qui n’a pas échappée à l’oeil averti du SRITA, le groupe de recherche de l’université de Standford spécialisé dans l’analyse du marketing pour le tabac.

Le vapofumeur : un profil idéal

L’influence du cigarettier dans la stratégie de communication de la marque est ici clairement palpable, où tout est fait pour ne pas rabaisser l’acte de fumer ni ringardiser le tabac, dont les ventes représentent encore la grande partie du chiffre d’affaire de ces industriels. En revanche, le tabac étant en déclin constant dans les pays les plus riches, la cigarette électronique représente une belle opportunité de reconversion qu’il faut savamment préparer sans pour autant se tirer une balle dans le pied.

Ce type de communication contraste nettement avec celle d’un autre grand industriel de l’e-cigarette, mais cette fois-ci indépendant, NJOY, qui préfère dans ses publicités assombrir le tableau du tabac en faveur de la vape. “On ne laisse pas un ami fumer” clamait l’une de ses dernières campagnes.

*En juillet 2014, le groupe Reynolds American dont la British American Tobacco est l’un des principaux actionnaires, s’accordait avec Lorillard pour un rachat de ce dernier qui se délestait alors de la marque Blu, pour être vendue à Imperial Tobacco.

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