Une méta-analyse confirme l'efficacité de l'e-cigarette dans le sevrage tabagique.

Une méta-analyse confirme l’efficacité de l’e-cigarette dans le sevrage tabagique.

La nouvelle ne surprendra pas le vapoteur mais interpellera à coup sûr les décideurs politiques encore frileux à dire oui à la vape. La cigarette électronique permet bien d’arrêter de fumer, c’est ce qu’assure une revue systématique [1] publiée mercredi dernier par le Centre Cochrane et relayée par l’agence Reuters.

La preuve que la cigarette électronique puisse aider le fumeur dans une démarche de sevrage tabagique est une nouvelle fois prouvée, grâce à une étude menée par des chercheurs du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. Afin d’établir un rapport entre le vapotage et l’arrêt définitif du tabac, les chercheurs ont suivi les habitudes de 662 fumeurs en les initiant au vapotage.

Sur deux essais randomisés, les chercheurs ont constaté que près de 9 % des fumeurs étaient en mesure d’arrêter définitivement la cigarette en un an. Ce qui est largement au-dessus des résultats fournis par les placebos sans nicotine contre lesquels l’e-cigarette apporterait 2,29 fois plus de chance de s’abstenir de fumer pendant au moins six mois. De plus, ces fumeurs convertis ne manifestent aucun effet secondaire, ni de signe de problème grave. D’autre part, 36 % n’ont pas arrêté de fumer, mais ont réduit de moitié le nombre de cigarettes classiques qu’ils pouvaient fumer dans la même période, comparativement à 28 % des utilisateurs de placebo. Les chercheurs ont également constaté que l’efficacité des e-cigarettes contre le tabac pourrait être comparable à celle des patchs à la nicotine.

Face à cette avancée de la connaissance scientifique, certains experts n’ont pas manqué de réagir. Peter Hajek, professeur de psychologie clinique et membre de l’équipe de recherche de cette étude systématique, a déclaré : « Bien que la cigarette électronique ne soit pas reconnue comme un produit de sevrage tabagique du fait des recherches très limitées, les résultats de cette étude sont encourageants ». Il a ajouté qu’il encourage les fumeurs qui souhaiteraient arrêter de fumer à vapoter, au vu de ces résultats. Rappelons que la Cochrane Review est un réseau de recherche respecté qui détermine l’efficacité relative des différentes interventions de santé.

Robert West, directeur de recherche sur le tabac à l’University College de Londres, a déclaré dans un commentaire envoyé par courriel, que « ces résultats montrent que l’e-cigarette pourrait être un outil de santé publique précieux ». Il a ensuite ajouté que, « même s’il est encore tôt pour le certifier, les e-cigarettes aident déjà des dizaines de milliers de fumeurs à arrêter définitivement le tabac chaque année ».

Deborah Arnott, directrice générale de la Charity Action on Smoking and Health, a déclaré qu’elle espérait que cette orientation de la recherche soit d’avantage encouragée, afin de sauver des milliers de vies.

Côté français on pourra noter la réaction de Jean-Yves Nau, regrettant entre autres l’absence des pouvoirs publics dans l’élaboration de la connaissance sur le sujet. “Comment justifier l’absence […] de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur un sujet à ce point prioritaire de recherche médicale et de santé publique ?” s’interroge le journaliste.


[1] McRobbie H, Bullen C, Hartmann-Boyce J, Hajek P. Electronic cigarettes for smoking cessation and reduction. Cochrane Database of Systematic Reviews 2014, Issue 12. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub2

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