Le gouvernement fédéral allemand a annoncé vouloir relever les taxes sur le tabac, et compte bien en profiter pour taxer la vape, sans attendre les consignes de la Commission européenne. Et le plan ne fait pas dans la subtilité ou la demi-mesure.
L’Allemagne lutte contre le tabagisme… ou pas
Le ministre fédéral des finances, Olaf Scholz, l’a confirmé, précisant d’ailleurs que la vape serait taxée sur une base fédérale unique, comme la cigarette. Les produits du tabac dits “heat not burn”, tels que l’Iqos de Philip Morris, vont perdre leurs privilèges fiscaux et être taxés de la même manière que les cigarettes à filtre.
Selon un projet de loi qui circule dans les rédactions des journaux Allemands, la première mesure fiscale devrait être prise dès le début du mois d’avril, avec une augmentation modérée de la taxe sur les cigarettes à filtre, les tabacs fine coupe et les produits du tabac classiques, une augmentation substantielle de la taxe sur les produits du tabac moins nocifs et, pour la première fois, une taxe sur les cigarettes électroniques.
Néanmoins, selon les informations des journalistes allemands, la mesure interviendrait début 2022, le pays se refusant traditionnellement aux augmentations des taxes sur le tabac en cours d’année.
Blitzkrieg sur la vape
Cette mesure aurait pour effet de passer les flacons de 10 ml de liquide nicotinés, actuellement autour de 5 euros, à 9 euros le flacon. La taxe devrait rapporter 3 milliards à l’état Allemand.
Plusieurs associations de lutte contre le tabagisme ont déjà lancé un avertissement au gouvernement, expliquant que « les produits de la vape beaucoup moins nocifs deviendraient plus chers que la cigarette tabac traditionnelle ». Les produits du tabac chauffé seraient gagnants en étant moins cher que la vape (une boîte de 20 recharges Iqos passerait de 6 à 8 euros), mais le vainqueur incontestable serait… le trafic de cigarettes, avertissent plusieurs observateurs.
L’Allemagne, qui est déjà un nain dans le paysage de la vape, loin derrière les USA, l’Angleterre et la France, finirait d’hypothéquer ses chances de compter un peu dans le secteur de la réduction des risques. Espérons que le gouvernement revienne à la raison, pour le bien des fumeurs allemands… et européens.