Scott Gottlieb, commissaire de la FDA, a publié hier une déclaration concernant la cigarette électronique qui laisse à penser que les vapoteurs américains vont au-devant de sérieux problèmes.
Les e-liquides aromatisés plus menacés que jamais
Tout commence ainsi :
“Notre plan global de lutte contre les effets nocifs du tabagisme (ndlr : plan de la FDA) a été fondé sur un principe d’animation central. Ce qui cause principalement la mort et les maladies liées au tabagisme n’est pas la nicotine contenue dans ces produits. C’est l’acte d’allumer du tabac pour libérer cette drogue pour l’inhalation. Alors que c’est la dépendance à la nicotine qui incite les gens à fumer, c’est surtout la combustion qui libère des milliers de constituants nocifs dans l’organisme à des niveaux dangereux, qui tue les gens“.
Une première partie qui commence donc très bien et dont les faits cités sont indéniables. Non, la nicotine n’est pas le problème. Oui, la toxicité inhérente à la consommation de cigarettes provient bien de la combustion de ces dernières.
Mais les choses se corsent très vite :
“Nous devons nous assurer que nous évaluons correctement l’impact net sur la santé publique de produits comme les e-cigs avant qu’ils n’obtiennent l’autorisation de mise sur le marché de la FDA, et que ces produits répondent à leurs responsabilités réglementaires. Ces produits peuvent encore poser des risques pour la santé, y compris la possibilité de libérer certains produits chimiques à des niveaux plus élevés que les cigarettes conventionnelles, et ces risques potentiels doivent être examinés de plus près”.
Voilà de quoi rapidement déchanter, Scott Gottlieb faisant très probablement référence à ces nombreuses études à la méthodologie douteuse, et ayant très rapidement, après leur publication, été démontées par de nombreux experts du domaine.
Oui, brûler un e-liquide libère des substances toxiques. Cependant, il est important de rappeler que dans le cadre d’une utilisation normale de la cigarette électronique, ces substances sont tout simplement absentes de la vapeur inhalée par les vapoteurs.
Comme si ce paragraphe n’était pas assez inquiétant, le commissaire poursuit ainsi :
“Nous annonçons la plus grande initiative jamais coordonnée contre les ventes illégales (ndlr : de produits de la vape à des mineurs) dans l’histoire de la FDA. Il s’agit de la plus importante mesure d’application de la loi de l’histoire de l’organisme (qui ciblera les ventes en ligne et en boutiques).
Nous avons envoyé plus de 1 100 lettres d’avertissement aux magasins pour la vente illégale de cigarettes électroniques à des mineurs. De plus, nous avons imposé 131 autres pénalités civiles à des magasins qui ont continué de violer les restrictions sur les ventes aux mineurs.
Mais nous devons faire davantage pour endiguer ce que je considère comme une épidémie d’utilisation de la cigarette électronique chez les adolescents, et des tendances profondément inquiétantes qui ne montrent aucun signe de ralentissement.
(…)
L’un des facteurs que nous évaluons de près est la disponibilité des saveurs caractérisantes. Nous savons que les saveurs jouent un rôle important dans l’attrait des jeunes. Et compte tenu des tendances en cours, nous pourrions prendre des mesures pour réduire la commercialisation et la vente de produits aromatisés. Nous sommes en train d’évaluer activement comment nous pourrions mettre en œuvre une telle politique”.
Autrement dit, la FDA compte tout simplement ignorer les études ayant d’ores et déjà prouvé que les arômes sont l’une des principales raisons pour laquelle la vape est aussi efficace en tant qu’outil de sevrage tabagique, et pense à les supprimer.
Cette déclaration signe-t-elle la fin des e-liquides aromatisés aux États-Unis, comme c’est déjà le cas dans plusieurs grandes villes telles que San Francisco ?
N’y a-t-il pas d’autres solutions afin de prévenir le vapotage chez les jeunes, que la suppression des arômes qui empêcherait ainsi en même temps, le sauvetage potentiel de millions de vie chaque année ?